L’organisation administrative et les infrastructures

 

L’administration des Iles de Loos s’est toujours trouvée à Kassa suite à la suppression de la chefferie traditionnelle et l’exploitation intense de la bauxite.

De son côté, Fotoba avait été autrefois le chef-lieu du canton des îles de Loos.

Durant la première République (1958-1984) d’abord Sous-Préfecture puis délégation, l’Archipel des Iles de Loos a dépendu de la mairie de Kaloum et aucun programme de développement n’avait été envisagé par les autorités d’alors. En dehors de quelques infrastructures comme des villas modernes, une Mosquée, un centre culturel, une adduction d’eau entreprise par les natifs du terroir (pompe à eau solaire avec l’aide d’une ONG), des établissements scolaires et sanitaires datant du temps colonial, rien n’avait pratiquement été entrepris pour favoriser le développement de ce patrimoine national riche et proche de la capitale, qui ne demande que quelques efforts se développer.

L’île de Kassa :île de Kassa

Redevenue sous-préfecture fin 2013 par un Décret du chef de l’Etat, le Président Alpha Condé, Kassa souffre encore d’un manque criant d’infrastructures de base (confer un article de l’Agence Guinéenne de Presse du 21 décembre 2015)

Le gouvernement actuel montre sa volonté d’y remédier : mise à disposition de chaloupes de transport maritime et livraison de lampadaires solaires, qui vont être répartis sur les îles de Loos. D’autres projets de développement durable sont en cours sous l’impulsion de l’UDIL (Union pour le Développement des Iles de Loos) et du gouvernement.

L’île de Kassa possède un collège récemment créé qui accueille les élèves des trois îles habitées, Fotoba, Roume, Kassa.

Par ailleurs, cette île abritait une huilerie construite pendant la première République mais fermée et démantelée depuis.

Malheureusement, à son extrémité nord, l’île de Kassa restera défigurée par une carrière d’extraction de roches dures pour la construction d’une digue de protection du port de Conakry à l’époque coloniale. Et aussi, en son centre, il existe des carrières béantes d’extraction de la bauxite (minerai d’alumine) exploitées pendant au moins 30 ans, maintenant abandonnées

.carrière de bauxite ppcarrière d’extraction de roches sur l’île de Kassa.

L’île de Fotoba :

A la fois culturelle et historique (certains l’appellent le quartier latin de l’archipel des îles de Loos), l’île de Fotoba abrite l’une des premières écoles de la République qui avait été aussi l’une des pépinières pour les futurs élèves de la célèbre école William Ponty de Dakar au Sénégal où l’on formait au temps colonial des enseignants, des administrateurs, des médecins, des sages-femmes, etc…venus des territoires français de l’Afrique de l’Ouest. D’abord centre de catéchisme pour l’église anglicane créée en 1855, l’école Publique Mixte et laïque de Fotoba est devenue française en 1905.

école de Fotoba 2011école de fotoba pancarteécole de fotoba avec son directeur

D’ailleurs, Fotoba a été très longtemps un village chrétien d’influence anglaise comme en témoigne l’Eglise anglicane Saint Jean le Divin construite en 1870.

église de Fotoba

L’île de Fotoba dispose aussi d’un dispensaire bien entretenu qui était le centre de santé de l’ancien pénitencier, rénové et inauguré en 1992.

dispensaire de Fotoba 2

En 1990, un centre de couture et de broderie a été créé.

Sur l’île de Fotoba, on trouve des moments d’histoire du pays :

  • la tombe du Waliou de Gomba (de son nom Tierno Aliou), érudit peulh et résistant de la pénétration coloniale en Guinée. C’est lors de la mémorable bataille de Gomba du 30 mars 1911 que ce résistant s’est fait remarquer. Il a été incarcéré dans le pénitencier de Fotoba où il mourut en 1912. En 2011, le sous-préfet de Kindia avait organisé une fête en sa mémoire.
  • Les ruines de la prison de l’ex AOF (Afrique Occidentale Française) créée en 1906, où l’on internait les prisonniers des anciennes colonies françaises d’Afrique occidentale, fermée en 1956 grâce à l’intervention de l’union des insulaires auprès des gouvernements français et britanniques.
  • ancien pénitentier
  • Les restes du port du pénitencier où étaient embarqués les prisonniers des territoires de l’ex-AOPF.
  • Les ruines du premier port minéralier de la Guinée, créé en 1937/1939 sont visibles dans le hameau de Sebaya où la bauxite avait été découverte pour la première fois en Guinée.
  • Le célèbre phare de Tamara, construit en 1905 par l’ingénieur du nom de Thompson sur deux rochers surplombants la mer à une hauteur de près de 200 mètres d’altitude. Ce phare a une portée de près de 1000 marins (soit 100 kilomètres).phare de tamara

En dehors de ces maigres infrastructures, et malgré leurs potentialités minière, halieutique et touristique, ainsi que de leur proximité de la capitale Conakry,  les îles de Loos n’ont bénéficié d’aucun avantage par les sociétés ou compagnies minières qui les ont exploitées : OFAB, ALCOQ, CBG, HARVE ALUMINIUM, alors que des avantages avaient été accordés aux autres localités d’exploitation minières en Guinée, comme Fria, Boké ou Siguiri et autres où elles ont aussi exploité les ressources naturelles.