Kessia – chapitre 10 – La pirogue

Kessia – chapitre 10 – La pirogue

Dans la rue, Kessia entend quelqu’un l’appeler. Quand elle l’aperçoit, elle s’arrête. C’est Pamito. Il se dirige vers elle.

Elle partait se réfugier dans la forêt. Pour se consoler auprès de son animal. Oh ! Jamais auparavant elle ne s’est sentie déçue et triste comme aujourd’hui ! Elle attend son ami, tentant par la même occasion, de dissimuler son malaise. Le maîtriser afin de ne rien laisser paraître.

Pamito arrive, une feuille enroulée dans la main gauche. Et subitement, Kessia se souvient du concours. Dans peu de temps, ça va démarrer. En conséquence, elle sait qu’elle doit travailler dur, à moins qu’elle n’aspire plus à la victoire.

« Où vous rendez-vous, jolie demoiselle ? la taquine Pamito, avant de déceler un brin de tristesse de ses traits. Qu’y a-t-il ? Tu as l’air tendu.

–  T’inquiète, Pam, ça va, » répond-elle.

Le jeune garçon n’insiste pas. Il se contente de secouer la tête, espérant qu’elle va se confier, quand elle sera prête. Ce qui n’a pas été le cas, d’ailleurs. Alors, se rappelant de la raison qui l’amène chez elle, il lui déclare venir travailler avec elle, car bientôt les concours débutent.

« Eh bien, ça tombe bien, dit-elle, voulant se montrer toute gaie et joviale. J’en profite d’ailleurs pour te montrer mon territoire, là où je suis Kessia, la reine des bois.

–  Hum ! Et c’est qui, le roi des bois ? demande le jeune garçon.

–  Euh ! Ça, je n’y ai  jamais pensé…, fait Kessia, embarrassée. Allez, suis-moi. »

Ils se faufilent entre quelques maisons avant de regagner le chemin qui relie l’école à la mer. Celui-là qu’emprunte Kessi quand elle veut se rendre dans la forêt ou à la mer. Ses deux extrémités, l’une s’étend vers l’école, à gauche; l’autre vers la mer, à droite.

« Le bord de la mer ! s’exclame le garçon. C’est un excellent endroit pour apprendre. »

Kessia ne dit rien. Quelques instants après, elle s’arrête soudain. Elle regarde devant puis derrière enfin, tout autour d’eux. Aucun espion.

« Allez, vite ! » fait-elle, tirant son ami vers la rentrée de son territoire.

Un peu secoué, celui-ci ne bronche pas. Il se contente de suivre sa camarade, esquivant les branches des arbres, inspectant l’alentour, avec prudence.

« J’espère qu’il n’y a pas de serpents par-ci, s’inquiète-t-il.

–  Le serpent, c’est la forêt, préfère l’avertir Kessia, même si elle n’en a encore croisé aucun sur son territoire. Donc pas de forêt sans serpent.

–  Eh bien, je crois que je dois…

–  Retourner à la maison ? Jamais, petit trouillard. N’y pense même pas. C’est ridicule pour un garçon. »

Le trouillard ne réplique pas. Toutefois, il se montre de plus en plus prudent et méfiant. Un craquement de bois sec ou un cri d’insecte le secoue jusqu’aux os ou redouble sa crainte et sa méfiance. Il ne se sent rassuré que quand Kessia s’exclame subitement.

« Voilà mon territoire ! dit-elle avec fierté. Mon univers secret où je suis la reine des bois. Tu es notre convive du jour, cher Pam ! »

Alors, Pamito s’approche pour bien contempler le fameux territoire. Il s’arrête, glisse un regard admiratif de toute part. Et bientôt, il se sent enchanté. Il ne le trouve pas très riche en décors, mais bien soigneux, entretenu et confortable. De très courtes herbes dans quelques endroits. « On ne peut pas espérer mieux que ça, » se dit-il, visiblement fasciné. Il se tourne vers son amie.

« Alors, c’est…, balbutie-t-il, ravi. C’est toi qui as fait ça, toute seule ? »

Kessia le gratifie d’un sourire en guise de réponse. Elle l’invite à la suivre. Pamito obéit, baigné dans une euphorie et une atmosphère envoûtantes. Il remarque alors une cage suspendue, retenue par la branche d’un arbre. Aussitôt, il s’en enquiert auprès de la jeune fille.

« Un instant ! » fait celle-ci.

Elle se dirige vers la corde qu’elle détache, laissant la cage atterrir lentement.

« Qu’est-ce que c’est ? l’interroge Pamito, intrigué.

–  Rien qu’un petit serpent, répond Kessia avec sourire. Allez, viens ouvrir sa portière. Tu as bien mérité cet honneur, car tu es notre hôte du jour !

–  Ça alors…, s’étonne le garçon, riant et reculant à la fois. Je trouve un peu étrange votre manière d’accueillir vos hôtes ! Tu es certaine que l’accueil ne semble pas… enfin, terrifiant ?

–  Même pas, mon gars.

–  Hein ! C’est gentil de votre part, mais merci, c’est affreux, s’écrie presque le jeune garçon, terrorisé. Je n’en veux pas.

–  Bien, voilà ! fait mine d’être déçue Kessia. Moi qui croyais que tu étais un brave garçon. Quelle sotte avais-je été ! Et finalement…

–  Mais une vipère, c’est dangereux ! proteste Pamito.

–  D’accord. Moi, je vais le faire.

–  Non, Kessi, ne le fais pas. Ça ne m’amuse pas du tout. »

Kessia étouffe la crainte du garçon dans son esprit. Elle se penche puis ouvre l’entrée de l’animal. Le jeune garçon secoue sa tête comme pour dire non. Il recule encore, afin de garder une bonne distance entre eux. Il reste sur ses gardes, prêt à décamper au moindre dérapage. Toutefois, il ne réussit pas à s’empêcher de suivre la scène.

« Maintenant, viens ! on va souhaiter la bienvenue à notre hôte ! » s’enthousiasme la reine des bois.

Mais l’animal n’obéit pas. Kessia fait semblant de s’étonner. Et aussitôt, le visage du garçon devient tendu et inquiet. Il recule juste d’un pas, prévenant un mauvais augure.

« Et si tu venais lui parler afin qu’il sorte, hein, Pam ? suggère Kessia en le regardant. J’ai l’impression qu’il n’attend que toi.

–  Jamais, s’écrie le garçon, apeuré.

–  Il ne mord personne.

–  Ça, je m’en moque bien. Je déteste les serpents. »

C’est le moment que choisit le petit animal pour se montrer, enfin. Le visage du jeune garçon se décontracte, son souffle se lâche. Il se met à rire, soulagé et vaincu. Quel tour, elle lui a joué !

« Eh bien, la reine des bois, j’avoue que vous m’avez eu, admet-il, en gloussant. Mais…

–  Espèce de petit froussard ! lui lance Kessia. Je sais qui tu es maintenant. Allez, viens le chouchouter. Il adore ça.

–  Mieux vaut se méfier quand on est dans l’incertitude. »

Kessia lui explique comment elle a trouvé l’animal, blessé, puis l’a soigné et apprivoisé. Comment sa petite économie a été ruinée à cause des soins qu’elle lui apportait. Elle lui narre comment elle a construit son abri, aménagé ce territoire. Quand elle s’est décidée un jour de défricher l’endroit des mauvaises herbes. Elle lui raconte le bonheur qu’elle a éprouvé auprès de cet animal. Lui dit aussi qu’au début, elle partageait toute sa nourriture avec lui, même s’il n’en mangeait pas certaines. Parce qu’elle lui interdisait de brouter les herbes, avant qu’elle n’apprenne dans le livre que le lapin est un herbivore.

« Et quelle idiote avais-je été pendant tout ce temps ! se moque-t-elle d’elle-même en pouffant de rire. Je me disais qu’il allait tomber… Euh ! Ça alors, on mange aussi les herbes ! remarque-t-elle soudain, sidérée.

–  Des feuilles. Nous sommes herbivores, répond Pamito sans cesser de caresser le lapin, lui offrant son plus beau sourire.

–  Et la viande, en plus !

–  Et carnivores à la fois. La seule différence, c’est qu’on ne les consomme plus crues. Comme pendant la préhistoire.

–  Que dirais-tu de ceux qui fument de l’herbe, alors ? »

Pamito la regarde, étonné. Kessia hausse les épaules comme pour dire que tout le monde connaît cela. Dans les films, on voit bien les gens en ingurgiter sans pudeur, non ? Le garçon ne répond pas, désintéressé par ce sujet.

Alors, Kessia lui parle de ses joies, ses peines et peurs vécues avec cet animal. Mais comme Pamito ne l’écoute presque plus, manifestant un vif intérêt envers le lapin, elle le quitte. Elle part chercher son vieux bouquin, celui-là qui l’a sauvée.

La jeune fille monte dans l’arbre, regarde la mer luire de mille éclats. Elle fixe l’îlot un instant puis son camarade.

« Un tour dans cet îlot, avec un poltron ? se dit-elle, étourdie par cette idée. Ce serait catastrophique, mais peut-être un vrai exploit. »

Pendant que toute l’attention de Kessia se trouve dans le livre, Pamito s’égaie avec le lapin. Il le repose à terre, l’observe de plus près en train de brouter. Cela le distraie, l’émerveille. Il y a longtemps qu’il ne s’est pas amusé comme ça. Soudain, il arrache quelques herbes qu’il vient tendre à l’animal. Celui-ci les déguste paisiblement. Fier de lui-même, le jeune garçon s’en procure d’une bonne quantité dans la main. Il saisit le lapin et le presse contre lui.

« Maintenant, régale-toi comme le prince des lapins ! lui murmure-t-il, en se balançant doucement.

–  Alors, on s’amuse bien avec le prétendu serpent ! » lui lance Kessia qui le suit des yeux depuis un moment, assise sur la branche du haut de l’arbre, amusée aussi.

Le garçon regarde autour de lui, mais n’aperçoit Kessia nulle part. Il demeure étonné de sa brève disparition.

« Hé ! Oh ! Je suis là, du haut de l’arbre, l’interpelle Kessia.

–  Hein ! Je n’ai jamais vu une reine pareille, fait Pamito, éberlué. Qui sache nager, grimper, et finalement…

–  Et finalement, j’ai bien mérité mon titre de reine, achève la jeune fille, triomphante, même si elle ignore ce que son ami voulait dire. Tu grimpes? C’est très facile !

–  Pas maintenant. J’ai prévu un jeu avec ce petit être.

–  Alors, c’est moi qui vous rejoins. »

La jeune fille ferme son livre, descend de l’arbre puis le place sur le banc. Elle s’approche du jeune garçon qui fait paître l’animal dans ses bras.

« Bon, alors c’est quoi le jeu ? commence-t-elle.

–  Très simple, répond le garçon en posant le lapin sur le gazon. C’est une sorte de chasse. On libère l’animal, on le poursuit afin de le rattraper. Comme ça, on saura qui est le plus fort, entre toi et moi.

–  Ça marche, je veux bien relever le défi. »

Avec un geste complice, les deux enfants frappent le gazon des pieds. Et subitement, l’animal décampe, comme s’il n’attendait aussi que ce signal. Ils le poursuivent sans réfléchir une seconde.

Etourdis, le lapin les entraîne dans tous les sens, çà et là. Ils rigolent, se tirent les chemises, s’empêchant l’un l’autre de rattraper le fugitif. Ils tombent, se relèvent joyeux, insouciants, innocents. L’un ne voulant pas laisser l’autre gagner.

L’animal quitte le territoire de sa maîtresse, s’enfonce dans un autre défavorable à ses poursuivants. Obligés d’écarter, de se pencher pour esquiver les branches, d’éviter les lianes de certains arbres, de changer de direction, le lapin les distance. Bientôt, ils le perdent de vue. Alors, ils s’arrêtent, se regardent un instant, perdus et haletants.

« Il doit avoir… peur, hein, le pauvre ! suppose Pam, essoufflé.

–  Je crois. Mais il faut qu’on le retrouve.

–  J’avoue que je… je ne me suis pas amusé autant comme ça, avant. »

Ils se mettent à le rechercher, un peu inquiets. Ils fouillent par-ci, tendent leurs oreilles par-là, font frémir les herbes pour voir si l’animal s’y trouve et détale, mais en vain.

« Ben, dis donc ! fait Kessia, ébahie, quand il voit son ami mener ses investigations même dans les branches des arbres. Ne me dis pas que les lapins grimpent aussi.

–  Vu que celui-ci est terrorisé, tout est possible, » réplique le jeune garçon.

Kessia s’esclaffe. Ils continuent leur recherche, pénètrent certains lieux pour la première fois. Ils se dispersent, se retrouvent, sifflent, supplient le petit animal pour se montrer. Mais quel vain effort ! Ils se retrouvent décorés de toiles d’araignée. Aucune trace de l’animal. L’inquiétude commence à les étrangler, mais Kessia tente de la tempérer.

« Allons, il va revenir…, dit-elle.

–  Tu en es sûre ? demande Pamito, dubitatif.

–  Je sais que tu doutes, mais l’animal oublie plus vite que l’homme. Tu verras. »

Ils retournent dans leur territoire, rigolant de ce jeu, s’accusant l’un l’autre, pour éviter que l’angoisse les rattrape. Après tout, ils ne sont jamais amusés de cette manière auparavant.

« Tiens, le voilà, le pauvre ! s’exclame Pamito quand ils aperçoivent tous les deux l’animal brouter paisiblement. Il nous a laissés traîner dans la forêt.

– Tu vois, j’avais bien raison. Bon, on monte dans l’arbre, veux-tu ? »

Ils s’assoient l’un auprès de l’autre sur une branche bien solide. Ils feuillettent, lisent quelques commentaires sur les animaux. Soudain, Kessia sent monter en elle, une question qui lui a longtemps taraudé le cœur. Il y a longtemps qu’elle voulait poser cette question, mais elle avait peur qu’on la prenne pour une idiote. Elle retient son souffle, lève les yeux du livre, fixe son ami. Et aussitôt, celui-ci demeure surpris.

« C’est vrai que quand on grandit, on s’éloigne de la vie ? demande-t-elle à son ami, enfin.

–  Mais c’est évident, répond le garçon, après un instant, surpris. Pourquoi ?

–  Je ne veux pas grandir.

–  Moi, non plus. C’est ennuyeux ! »

Ils se mettent tous les deux à rire avant de feuilleter le livre. S’attardant sur certains animaux, les observant avec curiosité.

« A quoi sert d’être enfant, si nous devons vieillir ? reprend Kessia, sans regarder son camarade.

–  C’est pour faire toutes les bêtises du monde, afin de s’en souvenir pendant sa vieillesse, répond Pamito, après avoir un peu réfléchi, les yeux dans le livre. Celui qui n’a jamais été bête, n’a jamais été enfant. Car, normalement, être enfant, c’est être bête.

–  En voilà un qui a une pensée bizarre ! s’exclame la jeune fille, presque interloquée.

–  L’enfance est un bonheur qu’on ne peut s’offrir une seconde fois, poursuit Pamito en souriant. Tu sais, Kessi, les adultes nous envient beaucoup, parfois.

–  Ah bon ? Comment ?

–  Eh bien, il y a des trucs que seuls nous pouvons faire, nous les enfants. Alors, eux, ils en deviennent carrément jaloux et envieux…

–  Pourquoi ?

–  Parce qu’ils auraient honte de faire pareil, Kessi. Mais un jour, nous serons aussi des adultes…

–  Jamais, s’écrie Kessia, relevant la tête du livre. Moi, je ne grandirai pas. Je m’en empêcherai. Je resterai toujours enfant. »

Pamito ne dit rien. Ils découvrent les images qui se cachent sur les autres pages. Cependant, le jeune garçon pense que devenir adulte, ce ne serait peut-être pas mal. Libre, autonome. Pas de contrôle, plus de punitions des parents… Ce serait peut-être comme un poisson dans l’eau ou encore un oiseau dans les airs…

« Tu ne me réponds plus ? lui demande Kessia, observant curieusement l’image d’un kangourou. On dirait que tu es complètement absent, Pam !

–  Excuse-moi, que disais-tu ? dit le jeune garçon, libéré de ses pensées.

–  A quoi sert la beauté, si elle doit se faner ? réitère Kessia.

Pamito relève les yeux du livre, fixe son amie. Comme il ne dit rien, elle le regarde d’un air étonné.

–  Encore des questions ! s’exclame le garçon. Bon, c’est quoi toutes ces questions ? »

Elle lui sourit, hausse les épaules puis plonge ses yeux dans le livre.

« Rien, dit-elle enfin. Ça vient juste comme ça.

–  Bon, d’accord. Je pense que c’est pour séduire, conquérir, faire des aventures, afin de se souvenir de la gloire d’une beauté florissante d’autrefois…, s’amuse à répondre Pamito.

–  Impressionnant ! Maintenant, à quoi sert de vivre, si l’on doit mourir ?

–  Eh bien, ça alors ! Peut-être pour construire ou détruire le monde.

–  Hum, étrange ! A quoi sert de dormir, si on doit se réveiller ?

–  Juste pour rêver un peu, et fuir la réalité.

–  A quoi sert de rêver, si nous allons revenir à la réalité ?

–  Pour comprendre que même le rêve ne vaut rien, et que la réalité est aussi une torture.

–  A quoi sert de manger, si on doit avoir encore faim ?

–  Bon, ça suffit ! soupire le pauvre garçon, accablé. Epargne-moi maintenant de tout ce coq-à-l’âne. Ne mange pas, et tu… »

Le jeune garçon range le reste de sa phrase dans sa gorge, intrigué par quelque chose au moment où il parcourt la mer des yeux. Kessia le regarde.

« Qu’y a-t-il, Pam ? s’enquiert-elle.

–  Regarde cet îlot. Il y a une pirogue qui revient de cet îlot, répond le garçon. Les pauvres, ils ignoraient sans doute que personne n’habite cet îlot. »

Quand Kessia lève à son tour les yeux vers l’îlot, puis aperçoit cette pirogue se diriger depuis cette petite île, elle se sent fortement intriguée. Depuis qu’elle a pris refuge dans cette forêt, qu’elle a commencé à hanter la mer, elle n’avait jamais vu une pirogue traîner dans les parages, même pas une barque passer par-là. « C’est étrange, » pense-t-elle. Elle ferme le bouquin.

« C’est la première fois que je vois une pirogue fouiner le coin, déclare la jeune fille. C’est vraiment intrigant ! Ah ! A quoi sert la vie sans les aventures ?

–  La vie, elle-même, est une aventure, répond le jeune garçon. »

Et bientôt le jeune garçon découvre l’intention de son amie. Une intention qu’il ne peut s’empêcher de juger comme insensée. Sans le dire ouvertement. Il prend un instant le temps pour estimer le risque, les dangers et tout, puis conclut.

   « Je n’aimerais pas une nouvelle aventure, déclare-t-il, énigmatique. La vie me suffit, elle seule. C’est tellement insensé, cette idée… d’ailleurs, rentrons, il se fait tard, » conclut-il.

Kessia a bien compris. Son camarade ne se prononce pas en faveur de son dessein. Elle devra se démerder toute seule, après tout, c’est son idée à elle. Alors, elle lui promet de le faire. Toute seule. Pamito tente de la dissuader, mais elle s’entête. Ainsi, il réalise donc qu’elle tient vraiment à cette idée. Et apparemment, rien ne semble pouvoir la décourager. Alors, le garçon se met à craindre le pire pour elle.