L’Île de la Magie – Chapitre 1 – Dame Fée –

Chapitre 1 – Dame Fée

Un jour, deux garçons vivant aux ÎLES DE LOOS, à FOTOBA, tentent de démasquer l’impossible par curiosité. Une île isolée et inhabitée depuis le commencement ; jamais personne n’a réussi à poser les pieds sur son sable. Cette île se trouve en République de Guinée plus précisément à l’Ouest de la capitale, Conakry. Elle n’est pas seule, elles sont nombreuses. Mais laquelle d’entre elles, ces deux garçons ont-ils découverte ? Maintenant à toi de répondre ! ÎLE DE KASSA ? Non. ÎLE DE ROOM ? Non, réfléchis encore ! ÎLE DE FOTOBA, alors ? Non, d’ailleurs ces deux garçons vivent sur cette île ; par contre, ils ont découvert une autre île. Réfléchis encore, tu y es presque, un petit effort ! « L’ÎLE DE LA MAGIE » ! Bravo ! C’est elle, la plus petite des autres. Elle est située près de ROOM. Maintenant suivons l’histoire de ces deux braves enfants !

Ce jour, Mano et son neveu, Dani, tous deux adolescents, se trouvent ensemble dans leur chambre, Dani sur une chaise et Mano sur un tabouret; tous les deux lisent. Le neveu, Dani, est absorbé par un livre de découverte de la magie ; quant à l’oncle, Mano, il dévore un livre d’aventure. Leurs lèvres s’agitent, murmurent, s’ouvrent et se ferment doucement. Dehors, une rafale soulève, agite et écarte le rideau de la fenêtre. Leur maison est proche d’un grand manguier qui embaume les chambres lorsque la petite brise vient chasser la chaleur si pesante.

Intrigué par sa lecture, Dani lance à son oncle :

  • « Tu crois que la magie existe ? »

Mano, embarrassé et ne sachant quoi dire, répond brièvement pour arrêter cet échange :

  • « Non ! »

Dani se met à feuilleter son livre quand il retrouve un nom qu’il reconnait aussitôt :

  • « Tu crois que les fées existent ? »
  • « Je ne suis pas si sûr ! » Répond Mano.
  • « Et si la fée existe, j’aimerais lui parler, admirer sa beauté, sa robe brillante et pouvoir lui offrir une rose pour déclarer mon amour. En plus, si elle a de la magie, j’aimerais bien en avoir aussi puis m’en servir. »

Mano regarde son neveu, Dani, parler puis se met à sourire. Dani ne sait pas que son oncle l’écoute et le contemple sagement. Jamais il n’a entendu son neveu parler d’amour. Dani regarde l’image de la fée, il semble que celle-ci le séduise, le charme comme par magie. Il continue à feuilleter.

Mano se lève puis s’arrête à la fenêtre, il suspend le rideau et commence à admirer la nature, les mains sur le rebord de la fenêtre. Il contemple les passants de la rue, les grands arbres, la forêt. Son regard parcourt l’horizon de cet immense écrin d’eau salée où baigne l’Archipel des îles de Loos, puis son regard est attiré par l’ÎLE DE ROOM et enfin s’immobilise sur une petite île juste à côté. Il la regarde inlassablement, attentivement sans avoir envie de la quitter de l’œil. Soudain, il devient excité, agité. Les oiseaux passent sur les grands arbres en croassant en chœur, ce sont des corbeaux.

Mano réalise qu’il vient de voir pour la première fois cette île qu’il baptise aussitôt l’ÎLE DE LA MAGIE. Est-ce un mirage ou un rêve éveillé d’adolescent ? Il appelle son neveu Dani pour partager avec lui sa découverte et vérifier qu’il ne rêve pas. Dani quitte son livre d’aventure encore grandement ouvert.

  • « Qu’as-tu vu ? pourquoi es-tu si agité ? » S’enquiert le plus jeune.
  • « Une petite île ! Tu la vois là-bas, près de l’île de Room ? » Lui indique son oncle Mano.

Le gamin parcourt à son tour l’horizon du regard puis voit l’ÎLE DE LA MAGIE.

  • « Dani, tu l’as vue ? » Insiste Mano.
  • « Oui ! Mais à quoi bon la regarder comme ça ? Oufff !!! »

Il se retire puis rejoint sa chaise et se remet à lire. Quant à Mano, il reste à son poste pour contempler cette île qui lui semble à la fois magnifique et vulnérable à découvrir. Il mord sa lèvre inférieure, puis claque la main dans sa paume pour montrer son ambition et son excitation.

  • « Quand c’est petit, c’est beau ! ça ne m’ennuiera pas, je m’amuserai bien. » Marmonne-t-il en rejoignant sa place et se remet à lire.

Le silence règne de nouveau dans la chambre, laissant émerger le léger murmure des lèvres de nos jeunes lecteurs, mais un silence de courte durée ! Car Dani demande pour la deuxième fois à son oncle :

  • « Tu crois que les fées existent ? »
  • « Je te l’ai déjà dit que je ne suis pas si sûr ! » Répond Mano.
  • « Oh oui ! Quelle idiotie de ma part ! tu as raison, mais ce serait tellement magique ! »

Mano se relève puis se met à déambuler dans la chambre, de gauche et à droite, inlassablement. Tantôt la main à la hanche, tantôt la main sur le front, ou encore dans la poche. Mal à l’aise. Il attire l’attention de son neveu Dani qui ne peut s’empêcher d’éclater de rire. De ses yeux contemplatifs, il suit depuis un moment tous les gestes de son oncle. Il ferme son livre puis s’accoude, regardant Mano.

  • « Monsieur, voulez-vous aller à l’île de la magie ? » Demande Dani à son oncle Mano d’un ton mêlé d’ironie.

Mano n’arrête pas sa gesticulation, claque sa paume, il parait hocher sa tête en guise de réponse. Dani ajoute, toujours d’un ton ironique :

  • « Alors, il vous faut de la Magie, Monsieur ! »
  • « Tu ne te moques pas de moi par hasard ? N’oublie pas que je suis ton oncle et donc tu me dois du respect ! » Grogne Mano.
  • « Oh non ! C’est loin d’être ironique, mais j’insiste : il vous faut de la magie. »
  • « De la magie ? Pour faire quoi avec ? »
  • « Eh bien, il se peut que cette île soit dangereuse, il y aura peut-être des monstres, des ogres, dinosaures, dra… »
  • « Ça suffit, Dani ! » Grogne encore Mano, furieux. « Ça suffit ! »

Dani se tient coi, tandis que Mano cherche une solution, mais où trouver ? Déçu, il se rassoit et murmure :

  • « Je n’aime pas les débiles, les poltrons ! Je les déteste… »

Il donne rageusement un coup de poing au tabouret et le livre tombe. La colère monte en lui. Oui ! Il veut réaliser son rêve : découvrir cette île surprenante où personne n’a mis les pieds car eux seuls viennent de la voir. Mais son neveu se permet de le décourager en parlant de monstres, ogres… Il regarde alors son neveu qui est assis, semblant être coupable de quelque chose.

  • « Dani, pourquoi es-tu si débile, peureux… ?» Dit Mano, d’une voix calme et mêlée de déception, puis il penche sa tête en avant jusqu’à la hauteur des genoux comme pour échapper à l’instant présent.

Dani baisse aussi sa tête et demeure silencieux. Il comprend qu’il déçoit son oncle qui attend de lui plus de courage et d’audace. Il se relève puis s’approche de celui-ci et pose sa main sur son épaule. Mais son oncle Mano reste insensible car noyé dans son découragement, il relève la tête à peine un court instant.

  • « Je veux qu’on aille ensemble découvrir, cette île, si tu veux bien ma compagnie. » Marmonne Dani à son oncle.

Mano relève la tête de nouveau, presque soulagé, observe son neveu qui secoue aussitôt la sienne. Il sourit puis Dani l’imite. Il hoche sa tête en guise de réponse puis se lève. Tous deux remettent les livres à leurs places puis sortent de la chambre. Dani s’arrête soudainement, et dit :

  • « Il faut que je prenne un carnet de notes et un stylo ! »

Il s’en va les prendre puis rejoint Mano qui l’attend impatiemment.

  • « Dépêche-toi, Dani, il ne faut pas que Tante Liliane nous voie ! Allez vite ! » Marmonne Mano.

Ils sortent doucement du salon d’un pas sûr. Sans demander permission, ils courent comme des antilopes jusqu’à la forêt voisine. Ils s’y arrêtent sous un grand manguier. Mano se penche, s’appuyant les mains aux genoux, quant à Dani, il n’en peut plus après cette course. Il s’assoit sur l’une des racines du grand manguier qui apparait sur le sol.

Ils respirent machinalement puis lentement et reprennent enfin leur souffle. Ils se regardent malicieusement puis éclatent de rire.

  • « Tu as vu ce lapin ? » Demande Mano.
  • « Oh oui ! Je l’ai vu. » Répond Dani.
  • « Le pauvre lapin ! Il était tout à fait effrayé, ne sachant pas où se sauver. Il aurait pu prendre n’importe quel passage.

Ils restent silencieux un instant.

  • « Allons, partons d’ici ! » Ordonne Mano.

Les adolescents marchent en jacassant, se distrayant, sautant de joie. Ils courent derrière les arbres. Jamais ils ne se sont sentis aussi heureux. La main dans la main, les faisant monter et descendre, ils chantent.

Mais, arrivés à un endroit, ils voient une jeune fille. Elle est belle, séduisante et adorable. Qui refuserait sa compagnie ?

Elle est apparue à ces deux garçons pour combler ce qui leur manque, est-ce un être mystérieux qui s’est transformé en cette jeune fille pour aider et protéger les deux compagnons durant leur aventure ? L’accès de cette île qui est apparue par enchantement à Mano, est impossible pour tout être qui n’a pas de la magie. Mano a le courage, la force et l’intelligence ; Dani ne manque pas de courage non plus. Mais aucun d’eux n’a la magie. Alors, comment la trouver ?

En apercevant cette jeune fille, les adolescents se taisent, faisant semblant de ne pas la voir. Quand celle-ci comprend leur gêne, elle leur adresse la parole en saluant :

  • « Bonjour, jeunes garçons ! Moi, c’est Siata ! »
  • « Bonjour, Siata ! Moi, c’est Mano. »

Ils sont obligés de lui répondre. Mano oublie de présenter son neveu juste pour ne pas traîner, mais Siata le lui demande :

  • « Et lui, qui est-ce ? »
  • « Ah oui ! Excuse-moi, c’est mon neveu… » – Dani lui donne un petit coup de coude pour ne pas dire mon « neveu » –
  • « Pardon, c’est mon frère…»- Dani lui assène un autre coup puis se présente lui-même :
  • « Bonjour, Siata ! Je suis Dani. Nous sommes des amis. »
  • « Ravie de vous rencontrer, Oncle et Neveu ». Enchante-t-elle.
  • « Nous en sommes ravis autant que toi ! Mais nous sommes des amis. » Refuse d’admettre Dani.

Les deux garçons sont maintenant pressés de partir. Ils cherchent un moyen pour se débarrasser de Siata sans qu’elle ne demande de les suivre.

  • « Désolés, Siata, mais il faut que nous nous sauvions, donc à la prochaine fois. » Dit Mano.
  • « Puis-je vous accompagner ?» Demande-t-elle.
  • « C’est très gentil de ta part, Siata. Mais c’est trop dangereux pour une fille comme toi. En plus, nous venons à peine de nous connaître, on ne sait pas qui tu es et toi non plus qui nous sommes. » Insiste Mano.

Dani se tient coi. Il écoute attentivement sans prendre part.

  • « Tu dis que c’est dangereux pour moi, cela voudrait dire que ton neveu vaut mieux que moi. Mais rassurez-vous, je pourrai vous aider, protéger… » Dit-elle.
  • « C’est ridicule ! » Intervient Dani. « Ne restons pas plantés là, Mano, allons-y ! ».
  • « Non, Siata, ce n’est pas ce que je voudrais… » Hésite Mano, « bon ! peu importe, tu ne peux pas nous suivre… On ne veut pas de problème. Allons, Dani, j’en ai terminé. »

Ils occupent tous les trois, une petite ruelle qui mène au bord de la mer. Cette ruelle est couverte par l’ombre des grands arbres. La jeune fille se tient devant eux, barrant la route.

  • « C’est ce qu’on va voir ! » Maugrée-t-elle.

Elle se transforme et devient plus grande qu’une ogresse. Elle commence à intimider les deux garçons frappés de frayeur. Mais Mano se montre le plus vaillant. D’autres enfants se seraient évanouis à sa place.

  • « Dani, derrière moi !» Ordonne Mano à son neveu.

Dani obéit. Ils marchent à reculons, cette créature les menace. Mano prend la main de Dani puis ils se frayent un chemin, courant en esquivant les petits arbres. Lorsqu’ils se retrouvent en plein air, ils s’arrêtent. Ils halètent puis reprennent leur souffle. Ils se croient sauvés, mais hélas ! Ils entendent le bruit d’écrasement d’un bois sec. Ils paniquent et marchent à reculons.

Cette immense créature se tient maintenant derrière eux alors qu’ils continuent à reculer, effrayés par ce bruit qui ne cesse plus. Elle prend Dani par surprise et l’empêche de hurler pour avertir son oncle Mano. Le bruit continue et Mano aussi recule. Il heurte sa tête contre cette horrible créature qui le regarde. Dani braille suspendu en l’air.

Dès qu’il revoit, si près de lui, cette créature en laquelle la belle Siata s’est transformée, il cherche à fuir aussitôt.

  • « Oncle, tu ne vas quand même pas abandonner ton neveu dans ma main comme une proie ? » Lui lance cette créature d’une voix grave.

Elle lâche la bouche de l’enfant qui hurle de nouveau. Mano s’arrête puis fait face à cette créature :

  • « Relâche-le tout de suite ! » Ordonne-t-il.
  • « D’accord ! Mais à condition… »
  • « Quelle condition ? » Crie-t-il
  • « Accepter que je parte avec vous, telle est ma condition. »
  • « Je dis non, c’est non. » Insiste Mano.
  • « Alors, profite de ce bon moment pour dire adieu à ton neveu. » menace la créature.

Mano ne peut rien faire, il est contraint de céder à cause de l’amour et du devoir qu’il éprouve pour son neveu. Il n’a pas de choix, n’importe qui aurait accepté pour laisser la vie de son compagnon sauve. Cette créature aussi horrible soit-elle, n’a pas l’air si agressif et dangereux.

Elle s’est tournée et commence à partir. Plus jamais Mano ne reverra son neveu bien-aimé s’il n’accepte pas le chantage.

  • « Attends ! » Dit-il calmement.

Elle s’arrête sans regarder l’adolescent.

  • « Tu peux venir avec nous. Mais promets-nous ton aide et ta protection ; et de ne pas nous faire du mal ». Ajoute Mano, d’un ton posé, mêlé de sollicitation

Cette créature plus grande et géante qu’une ogresse, hoche la tête en guise de réponse. Elle relâche Dani qui court aussitôt près de son oncle.

Les deux adolescents oncle et neveu, voient alors cette créature reprendre sa forme humaine, gentille, adorable et séduisante. Elle a une chevelure assez longue. Personne ne saurait imaginer, en la voyant, qu’elle peut se transformer en une horrible créature et faire aussi peur.

Ils marchent ensemble, avec leur nouvelle compagne, comme si rien ne s’est passé. Mais les deux compagnons sont toujours silencieux. Traumatisés par le souvenir de leur mésaventure, ils l’évitent parfois malgré eux.

Lorsque Siata se rend compte de l’attitude de ses nouveaux compagnons, elle s’enquiert :

  • « Pourquoi m’évitez-vous tous les deux ? »

Ses deux nouveaux jeunes compagnons ne savent que dire, mais Siata devine qu’elle est la cause de la timidité de ses amis.

  • « Ou bien vous ne voulez toujours pas ma compagnie ?
  • Vous avez dû accepter ma présence que parce que vous y étiez contraints ? » Ajoute-t-elle tristement.
  • « Nous voulons bien ta compagnie, Siata ». Dit Mano à contre cœur.
  • « Alors, ne restez pas silencieux, sinon je retournerai d’où je suis venue afin que vous soyez de nouveau contents. Je crois que ma présence parmi vous, vous prive de votre joie et vous rende craintifs. Pourtant, N’ayez crainte, je suis là pour vous – je vois que vous ne l’avez toujours pas compris.» – Insiste-t-elle.
  • Mano et Dani se regardent.
  • « Je veux dire pour vous aider, vous protéger… Je connais très bien cette île. Cette île que vous voulez découvrir et que vous appelez l’ÎLE DE LA MAGIE. »

Les deux jeunes adolescents, stupéfiés, se demandent au fond du cœur, comment elle a su qu’ils veulent explorer cette île. Ils se regardent à nouveau.

  • « Tu dis que tu connais très bien cette île ? » Demande Mano. – Siata secoue la tête -. « Pourtant aucun humain n’y a jamais mis les pieds. » Insiste-t-il.
  • « Tu as raison, nul n’a réussi à le faire jusqu’à maintenant. » Admet Siata.
  • « Alors, comment peux-tu connaitre cette île, si aucun humain n’y est parvenu ? » S’étonne Mano.

Elle reste silencieuse, et ne sait pas quoi dire lorsque Dani lui demande de nouveau :

  • « Qui es-tu réellement, Siata ? Nous voudrions savoir. »

Siata leur tourne le dos puis, au même moment, elle se transforme en sa vraie nature ; une fée. Elle fait face à ces deux compagnons, tête couronnée, une robe blanche toute brillante, belle comme jamais, surtout hyper séduisante. Nul ne pourrait s’empêcher de l’aimer, ses deux compagnons la regardent inlassablement, séduits par sa beauté rare. Ils oublient même leur cible et deviennent tous deux des amateurs amoureux.

  • « Ouah Seigneur Dieu ! Quelle belle créature ! Tu es la plus jolie fille que j’ai jamais rencontrée ! S’exclame Mano en premier.

Quant à Dani, le sourire illumine son visage, les yeux écarquillés. Il a tellement rêvé rencontrer ce genre de beauté, il finit par s’exclamer :

  • « Comme vous êtes belle ! Je parie que cette beauté n’appartient qu’à vous seule ! »

Siata contente et souriante, apprécie les compliments de ses deux compagnons. Elle tend son petit bois magique tout brillant (la baguette magique des îles de Loos) et les transforme en princes dans de beaux habits brillants. Les deux compagnons paraissent plus adorables qu’ordinaires.

  • « Ouah ! Comme c’est magnifique ! Comme j’aimerais t’épouser Siata, si tu me le permettais !» S’exclame Mano, enchanté.

Siata, perplexe, émue et contente, regarde le neveu qui incline sa tête puis elle tend sa main. Mano s’agenouille puis fait entrer la bague à l’anneau de leur compagne. Il se relève et l’attire contre lui, ils se serrent très fort, très joyeux.

  • « Comme vous êtes adorables tous les deux, on dirait des anges ! Mais attention, pas de baiser avant la célébration de votre mariage. » Plaisante Dani.

Ils éclatent de rire tous ensemble. Mano et Siata se relâchent tandis que Dani est arrêté seul, applaudissant et les félicitant.

 Quand Siata se souvient que ses nouveaux compagnons ont une mission à accomplir, elle se transforme de nouveau en être humain et ses deux compagnons reprennent aussitôt leurs esprits, sortant de ce monde enchanté où tout semble si beau et si simple.

  • « Dani ! Siata ! que faisons-nous encore ici ? » Se demande Mano, agité. « Allons-y, ne perdons pas une seconde. »

Ils courent tous les trois à travers les bois, les arbres, contents. Ils atteignent le chemin qui mène au bord de la mer. Dani et Mano ont finalement accepté leur compagne de bon gré ; ils ne l’évitent plus. Quand ils arrivent au bord de la mer : il n’y a aucune pirogue. La marée n’est pas totalement haute, elle lèche le sable et les graviers. Il n’y a personne dans ces lieux, tout est calme, seul le vent agite les arbres et les feuilles bruissent à leur tour.

  • « Il n’y a pas de pirogue. Comment s’y prendre ? Où en trouver une ? » L’idée de demander à Siata germe dans la tête de Mano, d’abord il hésite puis se lance :
  • « Siata ! Peux-tu nous aider à trouver une pirogue pour… »

Mano n’a même pas achevé sa phrase qu’il entend l’aboiement d’un chien. Il regarde d’où vient ce bruit et lorsque le chien apparait ; les deux adolescents le reconnaissent aussitôt.

  • « Comment notre chien a-t-il su que nous sommes là ? » Murmurent-ils du bout des lèvres, étonnés.

C’est sûrement Siata qui l’a appelé. Elle sourit. Nis, le chien de ses compagnons, saute dans les mains de Mano puis de Dani, et enfin vient près de Siata et lève l’une de ses pattes pour la saluer poliment. Siata se penche.

  • « Bonjour, Nis ! » L’encourage-t-elle.

Siata n’arrête pas d’étonner ses compagnons. Ces derniers se demandent comment, elle, qui vient à peine de voir leur chien, peut être aussi à l’aise avec lui. Nis ne salue jamais quelqu’un qu’il ne connait guère, mais pour elle, ce n’est pas pareil, il lui montre du respect au grand étonnement de ses maîtres.

Lorsqu’il voit la pirogue garée au bord de la plage sans savoir d’où et comment elle est venue, Mano comprend que Siata se sert de la magie. Ivre de joie, il marmonne puis crie :

  • « C’est Dame Fée ! Maintenant, nous avons la force, le courage, l’intelligence et enfin la magie. »
  • « Hé Mano! Qu’est-ce qui te prend là ? » Réagit Dani.
  • « Votre chien est très gentil ! Dites-moi, c’est vous qui lui avez appris à saluer ? » Leur demande Siata, finalement accroupie.

Pas de réponse. Elle se redresse et voit ses deux compagnons qui se regardent, presque ébahis, comme s’ils veulent dire que Siata connaît mieux Nis qu’eux.

  • « Quoi ? » Dit-elle, surprise de l’attitude de ses amis. « Vous le connaissez mieux que moi, soyez-en certains ».

Les adolescents se sont déjà embarqués et attendent Siata et le chien Nis.

  • « Oui ! Mais il n’a jamais salué un inconnu ainsi. Maintenant, venez et montez à bord, nous allons partir. » Répond Mano en ordonnant.

Siata prend Nis dans ses bras puis s’embarque aussi.

  • « Nous sommes contents que ‘’ Dame Fée ‘’ nous tienne compagnie. » Révèle Mano. « N’est-ce pas, Dani ? »

Ce dernier hoche la tête. Siata, Dame Fée, sourit. La pirogue glisse doucement sur l’eau malgré l’agitation de Mano. Siata veille à ce que tout se passe bien grâce à sa magie.

C’est ainsi que les deux garçons prennent congé de l’ÎLE DE FOTOBA pour aller à l’ÎLE DE LA MAGIE qu’eux seuls ont découvert de leurs propres yeux.