L’Île de la Magie – Chapitre 4 – La pierre bleue

Chapitre 4 – La pierre bleue

Depuis que Siata les a quittés, l’aventure n’a plus de charme et toute une partie de l’île parait obscure et dangereuse. L’espoir se déchoit en désespoir, tout se tend vers la chute puisque perdre un espoir nécessaire, c’est perdre tout. Plus grave, les arbres s’agitent laconiquement, les cris de certains insectes et les chansons des oiseaux vibrent tout tristement.

Les enfants et leur chien, Nis, deviennent malheureux. « Est-ce que Siata reviendra ? Serons-nous aussi enchantés comme ces créatures ? Que faut-il espérer ? » Ces questions incessantes remplissent les têtes des enfants au point de les rendre abrutis.

Mano, assis près de ses deux compagnons, imagine que des monstres et des animaux pourraient s’emparer d’eux pour les dévorer, les vipères les mordre, les oiseaux picorer leurs têtes, les léopards se jeter sur eux, les lions les pourchasser, les crocodiles monter de l’eau, la plage devenir très moche remplie de grandes pierres, la mer couvrir l’île et les requins venir les croquer… Pour la première fois sur cet îlot, Mano devient terrifié, il s’écrie tout en transpirant, fou d’atrocité.

  • « Que se passe-t-il, Mano ? » S’enquiert Dani.

Mano demeure silencieux et glisse un regard autour d’eux avant de rassurer son neveu.

  • « Tout se passe bien, j’ai le cafard seulement. » Répond-il.

Mano quitte son neveu tout tristement avec un air un peu inquiétant. Il ramasse ses poissons. Il ne reste que peu de bois près de leurs cendres. Mano y ajoute certains. Dani et Nis, assis l’un près de l’autre, le fixent. L’oncle écaille les poissons, fait tout le soin puis les suspend au feu. Il rejoint ses compagnons. A peine assis, il prend un petit bois qu’il agite du haut vers le bas entre la terre et le ciel, tout doucement. Dani, assis la tête entre les mains, observe tantôt les poissons dont un liquide commence à jaillir sous la chaleur du feu et tantôt ces pauvres créatures. Il semble oublier le petit différend qui les a opposés, son oncle et lui, en cours de route. Il a fallu que Siata dévoile son affection pour ses amies fées et lui révèle l’amour de son oncle envers lui pour que le gamin change d’avis complètement.

Mano se souvient de ce petit heurt et décide alors de présenter ses excuses à son neveu avant qu’un enchantement ne les transforme à leur tour. Il pose sa main humide sur l’épaule de Dani qui reste indifférent, il semble insensible et très inquiet. << Nous ne reverrons plus jamais nos parents, nous serons bientôt enchantés >> ne cesse-t-il de penser.

  • « Dani, » commence Mano, ses yeux fixant la terre, « Dani, tu sais, je suis désolé de m’être comporté méchamment envers toi, c’est plutôt très idiot, enfin… je te présente mes excuses… »

Dani le regarde d’un air interrogatoire gardant toujours sa tête entre ses mains, sans souffler un seul mot mais comme pour dire : << C’est quelle histoire encore, toi, tu n’es pas inquiet ? >>. Dommage Mano n’a pas compris. Le gamin qui attend une réponse à sa question (mais les oreilles de son oncle l’ignorent) et ne l’ayant pas obtenu, fixe aussitôt irrégulièrement les poissons et les créatures monstres. Bien qu’elles soient effrayantes, le gosse les aime et a hâte de les voir délivrées. Tous les trois se laissent escorter par un silence immuable.

Dani songe beaucoup aux deux pauvres enchantées, mais aussi et surtout le sort qui les attend.  << Qu’adviendra-t-il de nous ? >> se demande-t-il. Il devient davantage angoissé par ces incessantes questions qui le hantent. Il a hâte maintenant du retour de Siata avec les petites fées pour enfin libérer ces pauvres créatures. Il s’impatiente d’avoir de nouvelles amies afin de ne plus s’ennuyer.

  • « Elles n’ont pas l’air agressif et elles paraissent timides. » Murmure Dani à son oncle.

Mano stupéfait, s’enquiert auprès de son neveu :

  • « De qui parles-tu ? »

Le gamin montre les pauvres créatures du bout de son doigt. Le regard de Mano les rejoint aussitôt. Dani se relève puis nonchalamment se dirige vers elles pour s’échapper de ce tas de questions et pensées qui risquent de le rendre abruti, mais aussi dans l’espoir de trouver la bonté chez ces pauvres êtres transformés.

  • « Sois prudent, Dani. » Conseille Mano.
  • « N’aie crainte, elles ne sont pas agressives, ces créatures ! » Rassure Dani.

Mano hoche lentement sa tête et contemple son neveu. Le gamin s’approche d’elles puis tend sa main tremblante vers ces créatures pour caresser leurs têtes, celles-ci ferment les yeux, mais le gosse agité de petites secousses, hésite, réalisant sa main dans la gueule d’un loup, il la retire. Il se rend compte que ce n’est qu’une illusion. Il recommence alors une deuxième fois, et sans appréhension, il effleure et dorlote les deux têtes. Ces pauvres créatures, yeux fermés, s’abandonnent au câlin que leur fait Dani.

Mano parait inquiet. Ces créatures enchantées ne pensent certainement plus comme des humains et sont inconscientes, donc Dani doit arrêter tout ça, c’est trop dangereux. Il faut éviter toute sorte de sottise. Mais, ne voulant pas rendre malheureux son neveu, il le laisse jouer sans être trop curieux, car qui n’est pas hardi ne doit être curieux. Avant tout, il doit être prudent encore et encore.

Dani murmure une très douce chanson à ses nouvelles amies, les créatures monstres. Elles ouvrent les yeux, étonnées, et voient le gamin qu’elles ont ligoté être plus gentil, doux et généreux envers elles. La bonté fascine le cœur à la compassion. Même si elles veulent faire du mal, ce mal se transformera en bonté. Et bien qu’elles soient trop effrayantes, elles esquissent un sourire au gosse qui les imite aussitôt.

  • « Vous aimez être caressées et dorlotées… ? » Leur demande Dani par hasard, gardant son sourire.

Elles esquissent un nouveau sourire puis hochent leurs têtes pour dire qu’elles aiment bien le murmure mélodieux et soulageant de Dani.  Le gamin est stupéfait de les voir secouer leurs têtes comme si elles comprennent ce langage.

  • « Vous comprenez notre langage ? » S’enquiert-il.

Elles secouent machinalement leurs têtes en guise de réponse.

  • « Vous parlez aussi ? » Insiste-t-il.

Cette fois-ci, elles se regardent et sans sourire, hochent leurs têtes de droite vers la gauche, négativement.

  • « D’accord ! Vous serez libres et parlerez de nouveau, je vous le promets. » Les rassure Dani.

Celles-ci secouent leurs têtes, rassurées à l’idée d’une délivrance, leurs visages s’illuminent de joie et de confiance. Elles regardent Dani, ensuite la corde, comme pour lui dire de les en débarrasser puisqu’elle les frustre. Dani baisse laconiquement sa tête car désolé. D’ailleurs nul ou rien ne peut les délivrer si ce n’est Siata ou la magie. C’est bien d’être prudent car la moindre erreur peut conduire à l’irréparable, donc il ne faut pas prendre de risque, il faut attendre seulement que revienne Siata. Dani relève sa tête puis fixe ses nouvelles amies.

  • « En attendant, voulez-vous des poissons grillés ? » leur demande-t-il.

Un sourire se glisse sur leurs lèvres et visages puis elles acquiescent en signe de tête.

  • « Parfait ! dites-moi que mangez-vous dans cet îlot depuis votre arrivée ? »

Elles se regardent, très étonnées, ne pouvant pas parler ni montrer au gosse, car étant ligotées, elles ne parviennent à faire aucun mouvement. Mais Dani comprend leur gêne.

  • « Bon d’accord ! après vous allez me le dire, je pars vous apporter du poisson. » Conclut Dani.

Mano et Nis assis l’un près de l’autre, semblent impressionnés par la scène qui se déroule. Toute leur attention ne porte que sur Dani et ses nouvelles amies, les créatures monstres. Les bois ne sont plus que cendres, les poissons sont bien grillés. Dani et son oncle ont presque oublié qu’ils doivent découvrir la Grande Etoile, la grande maison baptisée par Mano. Le souci qui anime Dani maintenant est de s’occuper de ses nouvelles amies. Elles sont très gentilles, ces créatures, d’autant qu’elles soient affreuses. Dani rejoint ses compagnons.

  • « Elles comprennent bien notre langage, mais elles ne parviennent plus à parler et ne secouent que leurs têtes pour répondre » raconte-t-il à ses compagnons. « Pouvons-nous leur donner un peu de poisons ? »
  • « Bien sûr, mais surtout sois prudent. » Conseille de nouveau Mano.
  • « T’inquiète, je serai toujours sage et prudent. »
  • « Promis ? »
  • « Promis. »

Dani prend un gros poisson et le divise en deux, mais comme c’est très chaud, il le conserve d’abord car ces créatures monstres pourraient avoir du mal à mâcher, donc il faut que ça se refroidisse pour pouvoir le consommer.

Dani qui s’est lamenté de rentrer chez eux, a trouvé maintenant un bon boulot : veiller et s’occuper de ses nouvelles amies, les créatures monstres. Il ne pense plus à rentrer chez eux. Ses nouvelles amies, assises sans aucune agitation, passent leurs langues sur les lèvres comme pour savourer ce délicieux repas. Leurs yeux ne fixent que les poissons dont la fumée s’extrait. Ces poissons, à peu près refroidis, Dani se met à en retirer les arêtes. Aussitôt fini, il les découpe en de grands morceaux et vient auprès de ses copines.

  • « Ouvrez les bouches je vais y mettre les poissons. » Ordonne-t-il.

Les copines obéissent puis Dani y jette de la nourriture au fur et à mesure qu’elles finissent de broyer.

De l’autre côté, Mano se relève et part prendre une grande tranchée de poisson grillé, presque refroidie pour Nis et lui. Nis le rejoint. A peine fini de retirer les arêtes, Mano lui donne sa part. Nis s’y précipite aussitôt. Sans prêter attention à Dani, les deux compagnons demeurent silencieux croquant et mâchant leur repas. Leurs regards se croisent et puis se décroisent. Mano poussé d’une folle curiosité, essaie de parler à Nis pour savoir si celui-ci comprend leur langage comme les copines de Dani. Il l’appelle une seul fois et Nis le regarde aussitôt. << Lui aussi comprend notre langage, voyons voir… >> pense Mano.

  • « Nis, tu sais, pour la première fois, c’était ma mère et pour la seconde fois, c’était ma tante, toutes deux ne cessent de me dire ceci : << Qui aime beaucoup le pain doit autant aimer la sueur. >> Que veulent-elles me dire à ton avis ? » Relate Mano à Nis.

Nis, étonné, fixe son compagnon d’un air interrogatoire comme pour dire : <<qu’en sais-je et qu’attends-tu de moi ?>> . Comme Mano ne parvient pas à traduire ce geste, Nis écarquille ses yeux : <<dis-moi…>>

  • « Oh, Nis ! dis quelque chose et arrête de faire tes gros yeux, tu n’es pas drôle. » Insiste Mano.

Nis ne s’y intéresse plus ; il ne s’occupe plus que de son repas maintenant  tandis que son maître attend une réponse claire et nette de sa part. Nis continue à bouder complètement, Mano aussi n’arrête pas d’insister sans comprendre le refus de leur chien qui veut dire : << Fiche-moi donc la paix, mon gars, on ne parle pas pendant le repas, et aussi ta question est ennuyante >>. Mano commence à le supplier. Confusément embêté par ce << s’il te plaît >> incessant, Nis décide alors de l’écouter une fois pour toute afin d’être tranquille.

  • « Parfait, Nis ! C’est très simple, elles veulent juste dire que celui qui sait qu’il est trop gourmand et avide, doit aussi aimer le travail. » Explique Mano.

Nis écarquille ses yeux encore stupéfait : <<elles ont vraiment raison de te le dire, car tu es trop avide, sinon tu m’aurais laissé manger tout ce poisson>> pense-t-il peut-être. Il recommence à croquer, se croyant maintenant tranquille, mais voilà que vient un autre embêtement…

  • « Tu sais, Nis, un jour… » Reprend Mano.

Nis saisit son plat par ses dents puis s’éloigne de son compagnon pour avoir la tranquillité car il en a sans doute marre d’écouter ces fausses histoires de son maître.

  • « Mais Nis, laisse-moi finir au moins… entêté ! » S’ennuie Mano.

Trop marre d’écouter davantage, Nis accélère ses pas.

 Dani ne s’ennuie pas avec ses pauvres amies. Il leur raconte des petits récits et leur pose des questions…

  • « Un jour, quand nous avons rencontré le plus paresseux de notre salle, mon oncle et moi, en train d’expliquer quelque chose aux tout petits enfants, mon oncle lui a reproché ceci : << Le plus sot ne brille que parmi les ignorants >> et puis il a ajouté ceci en s’adressant aux bambins : << ne l’écoutez pas >>… » S’interrompt Dani.

Celles-ci se regardent puis esquissent un sourire moqueur, cela revient à dire que Dani est aussi très idiot, dans un autre sens, mais comment, sinon il n’oserait même pas s’approcher d’elles, à plus forte raison, les considérer comme ses copines, mais il est très gentil quand même bien qu’il paraisse idiot.

  • « Oh ! Mais pourquoi vous êtes en train de rire ! » S’enquiert Dani. « Il veut juste dire aux enfants qui sont des ignorants de ne pas écouter celui qui ne connait rien et est capable de leur mentir. En cours de route il m’a cité ceci encore : << L’idiot n’est écouté que par les ignorants >>. Cela m’a semblé beaucoup trop drôle, j’ai voulu lui demander d’où il tire ses paroles mais j’ai eu peur qu’il ne me dise : << Il n’y a pas quelqu’un qui demande plus qu’un imbécile >> donc je me suis tu et nous sommes allés à la maison. »

Ses amies semblent bien impressionnées, elles éclatent de rire et continuent à écouter ses récits qui leur plaisent beaucoup.

Mano est assis seul, une idée germe dans sa tête : aller prendre sa fronde et chasser les oiseaux comme les tourterelles. Il se lève puis se dirige vers leur bagage pour prendre sa fronde, il fouille son sac et puis il voit un papier, il le saisit, c’est une lettre. Mano l’ouvre et tire la feuille de l’enveloppe et déplie machinalement la lettre :

            Cher Oncle Mano

    Je pars pour peu de temps

       Soyez prudents !

   Prends mon armure dans votre bagage

   Va creuser sous cet arbre-là, tu verras

   Quelque chose que tu utiliseras dans le besoin.

  Prends-la et place-la dans tes deux mains et dis ceci :

               <<  LU N’GNI >>

Après que tu aies fini, enterre-la à sa place.

Pars délivrer vos nouvelles camarades et reviens

Avec elles ; déterre à nouveau cette chose puis place-la dans ta paume

Enfin ordonne les enfants de répéter la même phrase.

 Garde-la avec toi.

                                                               Votre amie, Siata.

A peine fini de lire, Mano, tout souriant, prend l’amure de sa compagne puis part derrière cet arbre sans se faire remarquer par aucun de ses compagnons. Il se met à creuser puis finalement trouve une pierre bleue, il la saisit puis il se relève et contourne l’arbre. Il ordonne :

  • « Lun n’gni ! »

Cinq secondes plus tard, les rayons bleus jaillissent de la pierre et se dirigent vers Mano qui devient aussitôt tout bleu. C’est la magie ! Quelques secondes après, le jaillissement s’achève, Mano part remettre la pierre et l’armure à leurs places. Il rejoint son neveu et ses nouvelles amies. Sans crainte ni prudence, il pose ses deux mains sur les deux créatures. Son neveu parait pétrifié du courage soudain de son oncle vis-à-vis de ses nouvelles amies.

  • « Voulez-vous être libres ? » Leur demande Mano, sérieusement.

Les créatures monstres acquiescent en signe de tête. Alors, Mano se recule un peu puis tend ses paumes vers elles et s’écrie en ordonnant :

  • « Sois rompu sale enchantement et soyez libres, chères amies. »

Dani craintif ; semble raide : <<ne suscite pas la colère de mes amies en te moquant d’elles, je pourrai les perdre à jamais, donc arrête ! Arrête donc ta farce !>> Murmure-t-il.

Trois secondes viennent de s’écouler, mais toujours rien, on assiste à la quatrième puis la cinquième et voilà que la même lumière éblouissante jaillit  des paumes de Mano et s’enroule aux créatures pour détruire leur enchantement. Le visage de Dani s’illumine de joie. Les êtres enchantés se transforment alors en leur vraie nature : des humains. Le neveu fou de joie accourt son oncle :

  • « Tu as réussi ! » Marmotte-t-il.
  • « Oui, nous avons réussi, et nous devons tous à Siata ! » Rectifie Mano.

Ces deux nouvelles amies se débarrassent de la corde puis se regardent et crient en chœur levant les yeux et la main vers le ciel :

  • « Nous sommes libres ! »

Elles accourent vers leurs nouveaux compagnons, comblées d’allégresse.

  • « Vous nous avez sauvées, et nous vous devons la vie sauve !» Dit l’une d’entre elles.
  • « Oui, nous vous devons plus que ça ! » Dit l’autre.
  • « Oh ! Ne vous en faites pas, vous n’êtes pas obligées !»Précise Mano.
  • « Si. Nous le sommes » Disent-elles en chœur.

Les deux garçons secouent leurs têtes presque impressionnés par la beauté de leurs nouvelles compagnes.

  • « Nous sommes ravis de vous rencontrer, mes chères amies. » Enchante Mano.

Les nouvelles compagnes hochent leurs têtes tout en esquissant un sourire. Elles se présentent une à une :

  • « Je suis Emma, ravie de faire votre connaissance. »
  • « Moi, Je suis Nafi, aussi ravie. »

Mano se présente à son tour puis son neveu, tout en oubliant leur chien, mais celui-ci se sentant mis de côté, aboie.

  • « Oh ! voilà notre chien, son nom est Nis, il est très gentil. » Dit Mano.

Elles s’accroupissent et le saluent en serrant sa patte.

  • « Nis est trop mignon et sympa. » Remarque Emma.
  • « Il est trop adorable, vous êtes chanceux de l’avoir eu. » Renchérit Nafi.
  • « Merci pour vos compliments, nous sommes comblés de joie. Suivez-moi tous j’ai quelque chose à vous montrer. » Ordonne Mano.

Les deux filles attrapent la main de Dani et suivent leur ami précédé de Nis.

Ils s’arrêtent près du grand arbre.

  • « Attendez-moi ! dans cinq secondes je reviens. » Ordonne Mano.

Mano prend l’armure de Siata et part derrière le grand arbre. Il déterre rapidement la pierre bleue puis revient auprès de ses copains, sa main fermée, il s’arrête devant eux et tend sa main. Il l’ouvre puis demande à ses camarades de dire cette phrase : << Lu mungni >>. Ses copains obéissent et la même lumière bleue jaillit de la pierre vers les enfants et Nis, s’enroulant et pénétrant leurs corps. Quelques secondes après, la lumière s’interrompt. Ses amis ont finalement reçu la magie. Mano glisse la pierre dans sa poche.

 

♦Traduction et prononciation des mots /

« LU N’GNI ( Lou n’gni ) » : sois en moi. « LU MUNGNI ( lou mougni « ) : sois en nous.

C’est la langue soussou.♦