L’Île de la Magie – chapitre 7 – Cinq armures –

Chapitre 7 – Cinq armures.

Les enfants s’habillent convenablement, chacun portant des gants et paraissant comme de véritables soldats prêts à faire assaut. Ils se regroupent, se plaçant les uns auprès des autres. Mano se tient devant eux, les dévisageant avec attention. Aucun visage n’exprime la crainte, ils paraissent plus que décidés. D’ailleurs la crainte n’a nulle importance en ces moments.

Autour de la taille de Mano est attaché, avec deux nœuds, le ceinturon de Siata auquel est accrochée la petite armure de celle-ci. Ils portent tous des chaussures qui montent jusqu’aux mollets, des pantalons peu serrés et des chemises aux manches courtes. Tous sont déterminés.

« Est-ce que vous êtes prêts ? » Leur demande soudainement Mano en criant bel et fort.

« Oui, nous y sommes ! » Crient ses acolytes.

Quant à Nis, il se contente d’aboyer, très ravi.

« Nous triompherons ! » Les rassure le chef en poussant un cri fort et en donnant un coup de poing en l’air.

« Oui, triompherons ! » Répètent-ils en imitant le chef, mieux disposés que jamais.

Sans tarder une seconde, les enfants se mettent en route, agitant et brandissant les mains en l’air, laissant derrière eux, le bruit de leur chanson de motivation :

« Allons les amis

Des amis aux cœurs vaillants

Au milieu des dangers

Rien ne peut nous intimider »

Les feuilles mortes tombées recouvrent la route que les arbres bordent tels ceux de Fotoba sur le chemin qui lie les trois quartiers, là-bas ce sont les manguiers qui le longent. La lumière du soleil est très blafarde, on aurait dit que le ciel s’apprête à laisser couler ses larmes pour arroser cette île, mais en fait, loin de cela, il parait que ce sont les nuages qui se révoltent interceptant carrément les rayons du soleil. Ils estiment certainement que c’est leur moment ; on peut imaginer qu’ils ont tort ou raison, d’ailleurs tant pis !

Les gamins marchent sous l’ombre de ces arbres tonnant sans cesse leur chanson mais aussi avec beaucoup d’attention et de vigilance. Les oreilles sont à l’écoute du moindre bruit étrange et les regards filent çà et là. Le vent ne cesse d’agiter les feuilles des arbres qu’il vient heurter et esquiver mais aussi poser des baisers frais aux visages. Ça leur fait vraiment du bien ! Ils connaissent bien leurs adversaires, ceux qu’ils doivent affronter, mais tout cela reste insuffisant s’ils ne savent pas comment s’y prendre. S’ils le savent bien, ils n’auront rien à craindre. Savoir s’y prendre ou pas le savoir, c’est bien ce qui sera décisif.

Absorbés par leur chanson, ils ne se rendent pas compte qu’il ne reste que quelques enjambées pour tomber dans le piège. Soudain Mano, qui guide ses amis, s’arrête. Effectivement, il ne lui restait que quelques pas pour déclencher une attaque infernale du piège ! Il fait signe à ses compagnons de reculer, ceux-ci obéissent faisant sept à six enjambées au moins. Mano, ses camarades derrière lui, extrait de sa poche, la carte de l’île pour retrouver les lieux mentionnés qui s’y trouvent. Ses amis s’approchent pour jeter aussi des coups d’œil sur la carte afin de repérer les endroits cochés. Heureusement que Nis marchait sagement à côté des deux filles sinon il aurait sans doute risqué d’entraîner la furie. Quelle chance ! Après avoir parcouru attentivement la carte, Mano signale un endroit à ses amis.

« C’est peut-être là-bas devant, c’est cet endroit qui est mentionné sur la carte. » Leur dit-il.

Les autres dirigent aussitôt leurs regards vers l’endroit désigné.

« On aurait dû savoir comment ils fonctionnent, ces pièges, comme ça on serait certains de pouvoir les esquiver très facilement. » songe Dani.

« Regardez ça, il y a cinq pièces d’or là-bas ! » Leur annonce Emma en les pointant au bout du doigt.

Les regards fixent aussitôt ces pièces, les examinant pour se rassurer qu’elles sont bel et bien en or.

« C’est peut-être là-bas que se trouve le déclencheur du piège. » Suppose Mano.

« Mais ce sont des pièces ! » Dit Dani tout sèchement.

Son oncle lui fait face.

« Ne confonds pas pièce et piège ! » Lui lance-t-il. « Que personne ne s’y approche. » Ajoute-t-il en s’adressant à ses compagnons.

Ils restent silencieux un instant tout en réfléchissant. Nis s’assoit sur ses pattes postérieures puis, avec l’une de ses pattes antérieures, il se met à gratter sa tête, ses yeux fixant les feuillages des arbres, une manière pour lui aussi de réfléchir. Tous restent absorbés par leurs pensées. Quelle solution peuvent-ils bien trouver ? La grande responsabilité repose sur les épaules de Mano ; il est temps pour lui de réveiller son propre génie que la présence de Siata avait mis en sommeil. Une idée parcourt aussitôt sa jeune tête.

« J’ai une idée, cherchons un grand bois et vous saurez très bientôt ce que je veux faire. » Leur dit-il d’un sourire radieux.

Les autres se débarrassent d’une foule de pensées qui commençaient à les importuner et obéissent aussitôt. Un bon chef est celui qui exécute ses propres ordres donnés, quand il ordonne, il doit aussi s’engager. Ils furètent avec attention, mais en vain, accompagnés de Nis. Ils ne se découragent guère, cherchant et s’éloignant un tout petit peu. Nis les quitte discrètement et soudain il trouve un bois, il aboie aussitôt, sa manière à lui d’appeler ses compagnons.

« C’est Nis, allons le voir. » S’empresse Mano.

Ils courent en évitant et écartant les arbres et herbes mais aussi emportant avec eux des toiles d’araignées !

« Nis ! » Lui crie Mano.

Leur chien recommence à aboyer à plusieurs reprises pour indiquer aux enfants où il se tient. Leurs cœurs se mettent à battre très fort d’inquiétude craignant que Nis se soit fait prendre dans autre piège que leur magie ne leur a pas permis de déceler. Ils se dirigent vers l’endroit d’où leur parviennent les cris d’aboiement. En quelques enjambées, ils retrouvent Nis près du bois. Mano, sans craindre le piège qui pourrait y être, s’élance vers leur animal et commence à le palper pour vérifier que rien ne lui est arrivé.

« Qu’est-ce que c’est ? » S’enquiert-il.

Les autres restent sans aucun geste, regardant Nis et leur chef. L’animal monte sur le bois, ce qui signifie qu’il les a appelés pour le leur montrer. Mano tourne son regard vers ses amis puis malicieusement, ils s’esclaffent tous de rire.

« Voyons Nis ! C’est bien trop grand et lourd ! Notre force réunie ne peut ni le soulever ni même le remuer. » Lui lance Dani tout en le gratifiant de sourire moqueur.

« Nis, tu as bien raison, mais ce n’est pas ce que voulons, quand bien même tu as fait un effort. » Le félicite Mano. « Bon, maintenant allons ! » Ajoute-t-il en se relevant.

Ils poursuivent leur quête, mais cela ne saurait durer, car quelques minutes plus tard, Dani découvre un autre bois. Juste ce qu’il leur faut ! Lui et son oncle le soulèvent jusqu’aux épaules. Suivis des deux filles et de Nis, ils retrouvent leur point de départ. Ils se débarrassent du lourd fardeau en le posant à terre. Mano leur explique alors ce qu’il veut bien en faire, ses amis approuvent.

Une faible distance les sépare des pièces, ils soulèvent tous les quatre le bois et le lancent dans cette direction puis se reculent rapidement. Boum !!! Le bois aussitôt tombé est renvoyé par un filet en corde qui le tire vers le haut et il reste suspendu où nul ne peut le délivrer. Pendant ce spectacle, les enfants se reculent d’un petit pas. Ils restent un bon moment absorbés par le silence.

« Je peux aller prendre les pièces maintenant ? » Demande Dani qui n’a plus d’inquiétude.

« Non ! » Le défend Mano. « Attendons encore un peu, rien n’est moins sûr. »

Dani obéit à contre cœur, fort contrarié. Il refuse de quitter une seconde les pièces de l’œil. Les autres restent très attentifs à la moindre réaction ; pourtant leur pierre bleue magique peut leur servir, malheureusement ils n’y pensent pas tout de suite. Ils y auraient sans doute pensé si Dani n’avait pas brusquement désobéi car le voilà qui, ne supportant plus d’être contrarié, accourt auprès des pièces d’or.

« Daniiiii !!!! » S’écrit longuement Mano.

Trop tard ! Voilà son neveu qui ramasse une à une les pièces d’or, il se relève aussitôt fini, les montre à ses compagnons en leur tendant sa main ouverte et glisse sur ses lèvres un sourire béat.

« J’ai su qu’il n’y aurait plus de danger, car il ne reste plus rien à craindre. » Leur lance-t-il.

Les autres, inquiets, sont déconcertés, mais ne le quittent pas des yeux. Au moment où Dani entame un premier pas, un filet de corde s’élève derrière lui et le recouvre, prêt à le tirer vers le haut comme ce qui est arrivé au bois.

« Dani, attention !!! » L’avertissent ses compagnons.

Encore trop tard, mais avant que la corde ne recouvre complètement son neveu et ne le tire, Mano se précipite aussitôt puis s’accroche au filet qui, du coup, les tire moins vite. Il dégaine son armure et commence à le couper. Mal accroché, sa poche renversée, la pierre magique glisse vers un trou qui s’est ouvert mystérieusement pour l’accueillir ; heureusement que les deux filles suivent et observent tout près attentivement la scène qui se déroule. L’une d’entre elles accourt, puis saute en interceptant la pierre en l’air passant au-dessus du trou qui se referme aussitôt. Les enfants montent plus haut et Mano a presque terminé de couper le filet, ne sachant pas ce qui se passe au-dessous d’eux.

Cinq armures surgissent alors de cinq trous différents qui se referment aussitôt. Elles se tiennent, telles des aiguilles, dirigées vers les deux gamins et attendent leur descente. Mano réussit aussitôt à couper le reste du filet alors qu’en dessous, les armures sont excitées, prêtes à les poignarder. Que faire pour les sauver ?  Les deux filles sont désemparées. C’est Emma qui détient la pierre, elle la tend alors vers ses camarades puis ordonne avec incertitude :

« Sauve-les ! »

Une lumière en jaillit et se dirige vers ses amis, ralentissant leur chute pour les faire atterrir au côté de Nafi et Nis. Les armures hyper excitées commençaient à se soulever à la réception des deux enfants comme on brandit les bois en l’air poignardant le vide. Les deux garçons mettent les pieds à terre, Mano ôte le filet qui recouvre et étouffe son neveu. Emma l’appelle pour lui remettre la pierre qu’elle lance et subitement, les armures s’élèvent pour l’intercepter, mais heureusement, la pierre les esquive l’une après l’autre puis vient tomber dans la main du chef. Incroyable ! Cela stupéfie les enfants.

« Bien joué ! »S’exclame Mano en la serrant dans sa main.

Les armures s’apprêtent en se rassemblant à attaquer celui qui possède leur quête.

« Attention !!! » Les avertit Emma qui se tient de l’autre côté.

Les trois enfants et leur chien voient alors ces cinq armures alignées l’une près de l’autre pointant Mano pour l’attaquer. Le garçon ordonne à ses compagnons de s’écarter un peu plus loin de lui, comme s’il savait déjà que ces armures n’ont besoin que de la pierre magique et n’attaqueront que celui qui la détient. Ses amis obéissent. Ses adversaires le poursuivent, il recule avec précaution. Elles auraient dû se saisir d’un des compagnons de Mano et réclamer leur quête en échange de la liberté du capturé, mais heureusement elles ne le font pas…

« N’allez nulle part ! Dani, quant à toi, si tu désobéis encore et si le piège ne te tue pas, c’est moi-même qui le ferai ! » Les met en garde Mano avant d’entraîner les armures qui ne tardent pas à réagir.

Pour que l’idée d’attaquer ses amis ne s’empare des armures, Mano les entraine alors loin de ceux-ci. Poursuivi par celles-ci, il court à toute vitesse en esquivant les arbres, écartant les hautes herbes et sautant ; les amures, quant à elles, égorgent les mêmes herbes qui se tiennent sur leur chemin.

Mano a bien fait de passer un bon moment à courir sur le sable avec Nis, le voilà qu’il court comme un cheval, les poumons au point de s’éclater. Bientôt ils vont atteindre le plein air, une distance de bras les séparant seulement ; les armures n’hésiteront pas à l’atteindre et le transperceront avec leurs pointes. Elles lui retireront alors tranquillement la pierre bleue. Avant d’y arriver, Mano trébuche, puis tombe de tout son long et de tout son poids, il entend le bruit étrange des armures qui passent au-dessus de lui, mais heureusement que la pierre ne lui a pas échappé de la main. Si ces armures s’emparent d’elle, ils seraient, à leur tour, enchantés et transformés en d’horribles créatures, dispersées sur cet îlot.

Mano se relève aussitôt. Les armures rebroussent chemin visant au bout de leurs lames, les parties sensibles du gamin. Celui-ci leur tend la pierre ; elles deviennent super excitées après l’avoir sentie dans la main du gamin. Elles se forment alors en une seule et énorme armure qui, sans perdre une seule seconde, s’apprête à faire assaut. Mano ferme ses yeux avant que ne l’attaque cette gigantesque armure, il murmure :

« A kha findi khoubera ! » (1)

La pierre obéit comme d’habitude. Cette énorme armure devient cendre avant de cogner et peindre le visage du gamin, le reste s’éparpillant en l’air. Sans souci de se débarbouiller la figure, il part rejoindre ses compagnons.

Ses amis, le voyant le visage peint de cendre, prennent panique et marchent à reculons d’un pas craintif, croyant que leur ami a péri et a été déguisé par ces armures enchantées.

« Mais pourquoi vous faites cela, vous me fuyez ? » S’étonne Mano devant l’attitude de ses compagnons. « Vous n’avez rien à craindre, voyons… »

Il leur montre la pierre pour les rassurer et ceux-ci s’arrêtent aussitôt. Emma se trouve toujours de l’autre côté et suit ses amis des yeux.

« On croyait que tu avais péri sous leurs lames tranchantes. » Déclare Nafi.

« Mais non, voyons ! Je les ai entrainées loin pour ne pas qu’elles vous attaquent. » Puis s’adressant rudement à son neveu, Dani, « si tu désobéis une fois encore, et si par chance tu t’en sors sain et sauf, crois-moi je ne te manquerai pas, moi ! » Le prévient-il.

« Hé ! Je suis là, vous ne me voyez pas, hein ? » Leur crie Emma.

Ils la fixent, Nis se tenant au milieu d’eux. Ils doivent utiliser leur pierre maintenant pour détruire le piège avant de le franchir. Mais avant de passer à l’action, Mano attire leur attention.

« Ecoutez bien ! » leur ordonne-t-il, exaspéré. « Ecoutez bien ! Siata nous a bien mis en garde dans sa lettre que nul ne doit abuser de la magie que chacun de nous a reçue, au risque que nous la perdions. Quand j’étais accroché au filet, j’ai voulu utiliser la pierre, mais malheureusement elle n’était plus dans ma poche, j’ai décidé alors d’utiliser le pouvoir que chacun de nous a eu, mais rien n’a marché. C’est en moment que j’ai compris que quelqu’un d’entre nous a enfreint  cet ordre… » S’interrompt-il.

Il glisse un regard sur ses compagnons qui le fixent d’un air curieux et interrogateur.

« Maintenant je veux savoir qui est le coupable ! » Achève-t-il, furieux.

Les yeux se croisent puis se décroisent. Mano sera encore plus furieux si, par malheur, son neveu est déclaré coupable. Quelques secondes se sont écoulées toujours rien…

« C’est moi… » Avoue Dani en balbutiant.

Tous les yeux le fixent, il baisse sa tête un instant puis la relève. Il l’a fait sur le sable pour séduire Nafi en faisant apparaitre trois citrons avec lesquels il s’est mis à jongler habilement.

« Bon sang, encore toi ? » Fait son oncle, irrité.

« Désolé, je ne le savais pas. » S’excuse Dani.

« Hé ! Mano ! Fais gaffe et utilise la pierre magique car nous n’avons pas beaucoup de temps. »

Mano lui jette un bref regard puis doucement s’approche de son neveu et lui pose une main sur l’épaule.

« Dani, trop de désobéissance conduit à la perte de soi. En plus quand tu abuses de notre lien, nous risquons tous de périr ! Donc désormais il faut réfléchir avant d’agir. » Lui conseille-t-il.

« Hé ! Mano, arrête ça maintenant et passons aux choses sérieuses, il ne savait pas… Enfin, on n’a plus une seconde à perdre, tu sais ! » S’inquiète Emma.

Mano donne vigoureusement des coups de poing amicaux sur l’épaule de son neveu puis se tourne vers Emma qui semble beaucoup trop décidée au point de dicter ses ordres à son chef ! C’est un peu étrange ! Elle se tient les deux mains sur les hanches, ses cheveux attachés.

« Tu ne me dictes pas tes ordres par hasard ? » Lui lance-t-il d’un air indigné.

« Non, bien sûr que non ! Mais un bon chef est celui qui impulse une volonté commune… »

« Bon, ça suffit ! » Réprime-t-il. « Je passe à l’action, mais je ne savais pas que tu étais permise de me dispenser la morale. »

« Non, bien sûr que non, chef ! » Dit-elle d’un air radieux.

Mano regarde ses autres compagnons qui se tiennent près de lui, Nafi se trouve auprès de Dani, les mains l’une dans l’autre, les yeux errant de tous les côtés, Nis se tenant au milieu d’eux. Sans murmurer un seul son, il fixe l’endroit piégé. Emma s’ennuie de l’autre côté, n’arrêtant pas de chuchoter :

« Quelle mollesse ! Quelle nonchalance ! » Ne cesse-t-elle de répéter, les mains croisées maintenant.

Le chef ne s’en aperçoit pas. Ses compagnons suivent la scène de près, Nis ne fait pas de curiosité. Mano tend enfin sa pierre magique vers le piège, contrôlant son souffle puis ordonne tout doucement.

« I khafé khadan ! » (2)

Une immense lumière jaillit de leur pierre magique qu’on aurait cru voir un torrent de chute d’eau soudain, mais sans le moindre bruit, semblant à de la neige, il transperce le sol. Au cours des quelques secondes qui suivent, un grand bruit tel celui d’une explosion gronde, ce qui terrorise les enfants pris de panique. Comme c’est fort et assourdissant ! Les gamins se mettent sur leur séant puis contemplent la scène avec beaucoup de curiosité à assouvir. Toutes les méthodes que ce piège aurait pu mettre en œuvre pour anéantir ses adversaires, se brisent les unes derrière les autres : ce qui peut trancher la tête, la hanche, les membres, qui peut fendre en deux, transpercer les yeux, bref toutes les sortes de morts violentes qu’on peut imaginer. Tout d’un coup, ça s’arrête.

Toute une bonne dizaine de minutes vient de s’écouler, les enfants restent traumatisés, à demi-morts de terreur ; les membres n’obéissent guère et sont agités de petites secousses qu’on aurait cru incessantes. Ils demeurent terrifiés à vouloir s’évanouir. La peur s’est emparée d’eux et chacun se demande, dans son for intérieur, comment sera le reste après ce premier piège plus qu’affolant. Les yeux se brouillent à voir double. Les enfants sentent une mort certaine s’approcher en titubant.

 

TRADUCTION DES MOTS

« A Kha Findi Khoubera » : « qu’il soit en cendre ! »

« I Khafé khadan ! »: « Sois détruit ! »