Chapitre 2 – Les gardiens de l’île.
Les enfants arrivent enfin à l’île de la Magie. A peine accostés, les compagnons de Siata, Dame Fée, se déchaussent puis descendent dans l’eau en l’écartant et en l’écrasant de leurs pas, laissant ainsi des traces d’écume blanche derrière eux. Une fois sur le sable, ils se laissent tomber, très fatigués, les chaussures à leurs côtés. Le trajet a été très long. Les flots qui se sont soulevés et heurtés parfois violemment, parfois calmement, auraient pu déséquilibrer la pirogue, épuisant les deux enfants, l’oncle et le neveu.
Siata, elle, ne semble pas fatiguée ! Elle se charge, avec Nis le chien, des petits bagages de ses deux compagnons. Nis a gagné le sable en s’accrochant au dos de Mano comme un bébé, puis s’est mis aux aguets là où la mer lèche le sable en laissant une ligne comme bordure. Siata débarque les petits bagages qu’elle accroche un à un au cou du chien qui part aussitôt les déposer sous l’ombre d’un manguier. Après plusieurs allers et retours, ils finissent enfin.
Siata est toute trempée hormis ses bottes de guerrière qu’elle a enlevées. Ils partent alors, elle et Nis, s’asseoir à l’ombre du grand manguier sous lequel ils viennent de transporter les bagages. Siata, dans un silence régnant, entend le ronflement ou encore le ronronnement régulier de ses deux compagnons, ressemblant au bruit d’un moteur ou parfois même faisant penser au vagissement des crocodiles de la rivière de << Kékéri >> ou celle de << Rofaré >> toutes à Fotoba.
Les enfants ont accosté sur une plage, un peu étroite, où tout est sablonneux avec quelques rares pierres ou de simples cailloux. Toute proche, la mer est si claire et si calme qu’on pourrait y jeter une aiguille et aller la retrouver sans peine. En lisière du sable, en pénétrant dans l’île, se trouvent des arbres bien soyeux et un bon gazon bien taillé… Cet îlot ne paraît guère dangereux aux yeux des enfants, mais bien au contraire …
Siata et Nis, assis l’un près de l’autre sur l’unique racine du manguier apparaissant sur le sol, surveillent leurs protégés qui dorment profondément comme de vieux crapauds. Leurs habits et leurs corps mouillés sont maculés de sable. Le soleil se cache derrière les nuages qui ricanent et se moquent des ÎLES DE LOOS en les privant des rayons solaires. Mais cela permet à l’oncle et le neveu de se reposer sans être écrasés par une trop forte chaleur.
Mano est vêtu d’une chemise bleue aux manches courtes, d’une culotte rouge garnie de poches allant jusqu’aux genoux, et porte une paire de chaussures fermées toute noire. Son neveu, Dani, est habillé avec une chemise tricolore avec manches, une culotte noire et une paire de chaussures bleues. Quant à Siata, elle est vêtue d’un polo vert aux manches longues qu’elle a repliées jusqu’aux coudes et d’un pantalon collant, avec autour de la taille, un ceinturon où est accrochée son amure. Elle est davantage plus belle et élégante. Elle a presque la même taille que ses compagnons.
Les deux enfants se réveillent enfin . Le soir tombe déjà et le soleil est tout rouge. Tout le bord de l’île devient tout rouge et beau. C’est magnifique ! Les deux garçons se rapprochent de Siata.
- « On a fait combien d’heures de sommeil ? » Demande Mano à Siata.
- « Beaucoup ! » Répond-elle.
- « Vous, vous n’avez pas fermé les yeux ? »
- « Non ! »
Siata leur ordonne alors de chercher les bois morts pour faire le feu. Mano et Dani, sans contester ni murmurer, se résignent docilement et partent chercher les bois tout près. Siata, assise à sa place habituelle, caresse le petit animal adorable, grattant et faisant glisser sa peau sur les poils lisses. Elle lui parle souvent, Nis comprend et obéit à sa nouvelle maitresse. Siata l’a enchanté, et ce petit animal est désormais sous son autorité et joue rarement avec ses véritables maitres, les vrais dresseurs.
Dani part avec son oncle, Mano, marchant l’un près de l’autre. Il commence à faire froid. Le neveu grelote même, ils vont rapidement chercher du bois. La nuit aussi tombe. Dani a aussi un peu peur, on peut le voir à son allure craintive ; il est toujours agité, sursautant même si c’est une sauterelle ou n’importe quel animal qui produit un cri suraigu, mais ce sont surtout les cris irréguliers et soudains de certaines espèces qui le traumatisent aussi.
- « Dani, tu as peur ? » Demande Mano.
Le gamin ne répond pas et ne fait que ramasser du bois.
- « Dani, tu es sûr que ça va ? Tu n’as rien dit depuis notre arrivée ici !» Insiste Mano.
Oui, son neveu ne dit rien. Il semble être fâché contre son oncle qui l’a entraîné ici pour le faire patauger dans ce mystère. Sa peur s’accroit, et il pourra quitter cet îlot pour rentrer s’il avait un pouvoir magique. Lorsque leurs bras sont chargés de bois, ils rejoignent Siata et Nis qui déjà nettoient cet endroit où s’entassent des feuilles mortes tombées et pourries.
Sous ce grand manguier, ils allument le feu puis s’asseyent autour. Dani se trouve assis près de Mano et Nis près de Siata. La flamme monte, danse et dessine je ne sais quoi. Les enfants tendent leurs mains vers le feu. Mais Dani seul se sent solitaire, sans protection malgré la présence de ses compagnons car pour lui, cela ne suffit pas puisqu’il n’y a ni papa, ni maman, ni tante, absolument pas d’adultes, seulement des adolescents téméraires et déterminés. Heureusement, il peut compter au moins sur la magie de Siata, Dame Fée.
Ils sont tous réunis autour du feu, les jambes croisées. Leurs visages sont illuminés par l’éclat rouge du feu et les alentours luisent. Au travers de la pénombre, on peut lire dans les yeux de Dani une crainte indescriptible, il fait face aux îles de Fotoba avalées par l’obscurité, il regarde avec nostalgie et ne voit que le noir. Il adopte une mine triste. « Tante Liliane nous cherchera partout, elle sera presque morte d’inquiétude et elle n’arrivera pas à fermer les yeux sans qu’elle ne nous voit » Pense Dani.
Mano, voulant atténuer la crainte de son neveu, fait un clin d’œil complice à Siata et dit.
- « Dani, tu es le plus beau gars quand tu es inquiet ; tes joues deviennent toute rouges comme celles d’un bébé et surtout quand elles sont illuminées par le feu de la veillée ; tu parais tout rouge comme un prince indien dans une grande forêt au milieu des animaux féroces à la recherche de la princesse la plus sublime qui puisse exister… »
- « Oui,» enchaîne Siata aussi complice, « Oui, un prince charmant et brave qui affronte les animaux les plus redoutables qui soient… un prince téméraire qui démolit tout ce qui se trouve sur son chemin pour retrouver sa princesse charmante, belle et surtout séduisante. Voilà à qui tu ressembles, Dani… »
Dani n’a pas compris leur plan. Ils l’ont bien eu car ses yeux luisent de joie et il oublie aussitôt son inquiétude. Le sourire illumine de nouveau son visage de gamin et sa crainte semble apaisée.
La nuit s’avance. Les enfants se glissent dans leurs manteaux. Nis se trouve étalé près de Siata tous deux recouverts de draps, de l’autre côté, Dani est étendu près de son oncle. Tout est calme, ce qui permet aux enfants de s’endormir facilement. Pourtant Dani, lui seul, ne parvient pas à trouver le sommeil. A certains moments, les cris irréguliers de certaines espèces nocturnes commencent à vibrer. Dani est pris par l’insomnie.
Soudain, Dani entend un cri qu’il identifie aussitôt : c’est un miaulement. —-C’est le chat qui miaule. Mais est-ce réellement le cri d’un chat? Comment est-il parvenu sur cet îlot ? – Dani, c’est ce que tu devrais te poser comme questions avant de faire quoi que ce soit ! —-
Dani se lève avec l’idée d’aller sauver cet animal. Il allume un bois qu’il tient dans sa main puis lentement, il suit le cri du miaulement. Il ne parvient pas à apercevoir l’animal auquel il apporte son secours. Celui-ci, ou je ne sais qui ou quoi, fuit la lumière du feu de la torche que Dany doit protéger des rafales de vent en interposant sa main.
Le gamin tombe dans le piège, car il est maintenant très loin de ses compagnons dont il pourrait espérer du secours ; le miaulement s’interrompt pour de bon, après avoir entraîné Dani dans cette petite forêt, très obscure et effrayante. Certains arbres se tiennent comme des monstres ignobles ; le gamin devient de plus en plus frileux jusqu’à vouloir crier, mais il s’en abstient pour ne pas attirer l’attention des animaux nocturnes très féroces.
Mais hélas, Dani tombe soudainement dans les mains d’une grande créature. Qui est-elle, cette créature ? Est-ce encore Siata qui s’est transformée ? La torche de Dani lui échappe des mains et s’éteint. L’obscurité règne. Le gamin a été saisi par sa bouche ce qui l’empêche de crier. Il se débat sans succès.
Cette créature fait au moins le double du gamin, très géante. Horrible et affreuse comme un monstre, ses gigantesques bras velus comme un loup piquent le corps nu de Dani, là où la chemise ne le recouvre pas. Dani a du mal à respirer, il s’étouffe puis finalement s’évanouit…
C’est la nuit, on ne peut pas savoir qui est cette créature. Elle traîne Dani auprès de son amie, une créature comme elle, qui les rejoint aussitôt avertie. Ensemble, elles adossent l’enfant contre un bois sec. Ces deux créatures, après avoir ligoté Dani, le laissent seul. Elles grimpent sur un grand arbre où elles s’allongent tout en surveillant le gosse de loin.
Dani, assis et ligoté au milieu de cette forêt pendant la nuit, ne comprend rien depuis son évanouissement. Ses mains sont attachées autour du grand bois sec planté en plein air auquel il est maintenu. Seule la lumière pâle de la lune lui sourit. Il se trouve en ce moment comme une proie pour les animaux nocturnes et cruels qui pourraient l’attaquer et le dévorer ; heureusement aucun ne l’a détecté. Le jeune garçon passe péniblement cette nuit, tête penchée et devenue lourde, les yeux n’obéissant pas donc fermés.
Le matin arrive. Mano qui se réveille en premier, ne remarque que l’absence de son neveu.
- « Il devient plus que courageux maintenant, ce petit gamin ! » Pense Mano.
Croyant que Dani se trouve quelque part sur la plage, il décide alors de le rejoindre. Sur le sable, il n’y a aucune empreinte humaine ; Mano ne remarque pas cela. Il erre sur la plage sans retrouver son neveu.
- « Où peut-il bien aller se réfugier, ce petit téméraire ? » Murmure-t-il.
Il se met à appeler son neveu sans obtenir de réponse. Il court rejoindre Siata pour lui dire que Dani a disparu. Celle-ci se lève, suivie de Nis ; ils arrangent leurs draps qu’ils cachent ensuite au milieu du manguier. Mano est de plus en plus inquiet.
Ils décident alors d’affronter tout obstacle qui s’interposera pour les empêcher de retrouver Dani. Quelle affection ! Siata appelle Nis, le chien, lui caresse les oreilles, ses poils lisses et souples. Elle est devenue la soigneuse de Nis et lui dit :
- « Nous avons besoin de ton aide ! Découvre pour nous les empreintes de Dani », Chuchote-t-elle dans l’oreille de l’animal, finalement accroupie.
Nis obéit. Il parcourt son nez aux alentours puis les retrouve, et s’immobilise, relevant la tête vers les deux enfants comme pour leur dire qu’il est parvenu à découvrir ce qu’on lui demande.
- « Il a retrouvé les empreintes de Dani ! Viens et suivons-le ! » Se précipite Siata.
Les enfants emboîtent les pas à Nis qui leur sert de guide. Ils marchent en parcourant de leur regard partout où ils passent. Nis s’arrête là où Dani a été kidnappé, il ne sent plus les empreintes du kidnappé, mais seulement ceux de la kidnappeuse car cette créature a soulevé Dani jusqu’aux épaules sans qu’il ne touche plus terre ni aucune herbe. Nis, intelligemment, suit alors les traces de la créature.
Siata et Mano regardent incessamment par-ci et par-là, espérant voir Dani de loin, toujours marchant derrière leur chien. Soudain, dans la direction suivie par Nis, Siata voit de loin un être lilliputien qu’on aurait dit une boule, adossé contre un bois. Elle fait signe à Nis de s’arrêter puis elle montre cet être à Mano. Il reconnait son neveu.
- « Il vit encore ? Qu’est-ce qu’on lui a fait ? » Demande-t-il.
Sans attendre une réponse, Mano veut courir délivrer son neveu, mais Siata le retient. Il a envie de pleurer. Que dira-t-il à sa tante, s’il rentre seul sans son neveu ?
- « Mano, écoute ! Nous allons délivrer ton neveu, mais ce n’est pas de cette façon. Imagine-toi que celui qui a enlevé ton neveu se cache quelque part pour ensuite enlever les personnes qui viennent à son secours, tu risquerais de subir les mêmes conséquences. Nous devons examiner tout cet endroit sans se faire enlever ! » propose Siata, intelligemment.
Mano approuve l’idée de sa compagne. Avec la magie, Siata découvre deux créatures assises sur un arbre, surveillant Dani. Elle a vraiment bien agi avec intelligence et sagesse.
- « J’ai vu deux êtres épouvantables, il me semble que ce sont les gardiens de cet îlot ; dès qu’un étranger y pose les pieds, ils sont alertés. » Révèle-t-elle.
Mano a écouté attentivement sa compagne. Mais aussi, il n’hésite pas à jeter des coups d’œil à son neveu toutes les cinq secondes, celui-ci paressant toujours assis indifféremment. Il ne veut pas que cette découverte de l’Île de la Magie commence mal, il aime tellement son neveu qu’il s’impatiente de le libérer. Siata a suivi les gestes de son compagnon et elle finit par le rassurer :
- « Mano, sois sans crainte ! Ton neveu vit encore, je le sens en moi… »
- « Tu crois vraiment … ? »
- « Oui sincèrement… »
Ils entendent aussitôt de loin, une quinte de toux : Dani s’est enfin réveillé. Un sourire illumine le visage attristé de Mano. Une lueur d’espoir renaît en lui. Maintenant il faut le délivrer, mais comment s’y prendre ?
Quand Dani s’est réveillé, il prend conscience de son état. Il parcourt du regard tout autour de lui et ne voyant personne, il s’égosille en appelant ses compagnons. N’ayant pas de réponse, il murmure :
- « Voilà qu’ils m’ont entraîné jusqu’ici pour me ligoter afin de faire une chasse nocturne. »
Ce sont les premiers rayons solaires qui l’ont réveillé. Il a presque attiré l’attention de ses kidnappeuses au moment où il a appelé ses amis. Il ne parvient pas à se souvenir de ce qui s’est passé pendant la nuit, il continue à se débattre sans pourtant y arriver…
Les enfants contemplent de loin tous les gestes de Dani.
- « Bon ! » Reprend Siata après un long silence, « bon ! voilà ce qu’on va faire : Mano, tu iras le premier auprès de ton neveu et faire un effort pour délier la corde, mais n’oublie de dire à ton neveu de t’avertir au cas où il verra quiconque venir derrière toi, si c’est le cas, tu le laisseras puis te sauveras ; l’un d’entre ces gardiens te poursuivra et tu l’entraîneras dans la forêt. Je sortirai à mon tour pour entraîner l’autre, enfin viendra le tour de Nis qui libérera complètement Dani et le conduira vers la plage où nous nous retrouverons. Mano, tu dois courir le plus vite que possible pour ne pas te faire attraper. » – Elle fait face à Nis. – « Nis, tu dois empêcher Dani à nous suivre. »
Mano hoche sa tête, trouvant l’idée de sa compagne très géniale, sa lueur d’espoir s’accroit. Ils se sont approchés tous les trois de l’endroit où est prisonnier Dani, mais Siata et Nis ne se font pas voir et rampent par terre comme une tortue. Mano, lui, marche en faisant semblant de chercher quelqu’un. Il atteint le plein air. Siata et Nis restent derrière les hautes herbes puis Siata écarte ces herbes pour observer les gestes de ses deux amis afin de savoir comment va fonctionner son plan.
Quand Dani voit son oncle, il lui crie dessus :
- « Te voilà maintenant ! Donc c’est vraiment votre plan de m’entrainer dans un endroit et me ligoter. Comment peux-tu faire cela à moi ? Tu n’es qu’un traitre… »
- « Dani ! Tais-toi et assez… je ne suis pas là pour parler ici comme un idiot. »
Le gamin obéit et se tait. Mano se penche alors et avec un grand effort, il parvient à desserrer la corde. L’un des deux gardiens accourt vers eux et lorsque Dani l’aperçoit, il panique :
- « Mano ? C’est qui ce monstre affreux ? C’est encore Siata ? »
Mano relève sa tête et voit le gardien courir vers eux voulant l’enlever aussi. Mano se relève et marche à reculons, mais le gardien accélère ses pas. Mano se fraye un chemin pour se sauver et le gardien lui emboîte les pas. Dani est assis, les yeux fermés tant il est effrayé. Siata de l’autre côté suit la scène :
- « Nis, c’est mon tour. Observe très bien, je vais entrainer l’autre créature aussi dans la forêt et tu viendras libérer Dani. Surtout ne le laisse pas nous suivre, conduis-le à la plage. »
Elle caresse l’animal très docile. Elle se relève, regardant çà et là comme si elle cherchait Mano. Le second gardien s’apprête aussitôt en voyant la jeune fille qui apparait en plein air.
- « Holà ! Holà ! Mano, tu es là ? Dis-moi enfin si tu as retrouvé Dani ? » Crie-t-elle.
- « Hé ! Hé ! Siata, viens me libérer d’ici, j’ai du mal à tenir plus longtemps. » L’appelle Dani, plein d’espoir.
Elle court vers le gamin puis s’accroupit, desserrant la corde, mais le second gardien trépigne et s’approche aussi comme le premier avec Mano. Heureusement, Dani le voit :
- « Siata, sauve-toi ! Il vient … »
Siata relâche la corde puis se sauve, le gardien la poursuit.
C’est ainsi qu’apparait Nis à son tour, venant libérer complètement le gamin. Dani se débarrasse de la corde :
- « Merci beaucoup, Nis ! Maintenant, suis-moi nous allons aider les autres, ils ont besoin de nous… »
Nis, le chien, refuse d’obéir et c’est plutôt Dani qui doit exécuter les ordres de leur chien. Nis le regarde comme pour dire : « Les ordres sont les ordres, ce n’est pas parce que je suis un chien que tu ne dois pas obéir aux ordres que j’ai reçus. En tout cas je ne te permettrai pas de partir ». Et lorsque Dani emprunte le chemin pour rejoindre les autres, Nis lui barre la route.
- « Oh Nis ! Voyons… Tu exagères là, ce n’est pas le moment de s’amuser. »
Nis parait étonné regardant encore le gamin comme pour dire cette fois-ci : « Oh ! Regarde cet abruti ! Je connais la situation mieux que toi, arrête donc tes conneries, mon gars ! Tu feras mieux de me suivre ».
A chaque fois que Dani veut se frayer un autre chemin, Nis s’interpose carrément, Dani comprend finalement :
- « Alors que devons-nous faire maintenant ? »
Nis marche devant le gamin qui se retourne vers son chien. Nis adopte une démarche autoritaire comme pour dire : « Aujourd’hui, c’est moi qui suis ton chef et tu me dois obéissance ». Dani lui emboîte les pas, soudain il s’arrête après avoir vu un papier. Il le prend sans le vérifier et d’instinct le glisse dans sa poche. Nis l’a attendu. Ils accélèrent leurs pas et finalement, ils courent, Dani écarte de la main les hautes herbes, tous deux écrasent et piétinent de leurs pieds les petites herbes. Intelligemment, avant de rejoindre les autres à la plage, ils ralentissent et se traînent par terre comme les tortues. Quand Dani et Nis constatent que leurs compagnons sont sains et saufs mais aussi exprimant une réelle inquiétude, et de l’autre côté, les gardiens monstres sont ligotés entres eux, Ils se montrent alors.
- « Mano ! Siata ! Nous voilà enfin… » Crie Dani.
Les deux, Mano et Siata, se tapant mutuellement les mains crient à leur tour :
- « Le plan a bien fonctionné… »
Ils accourent les uns vers les autres, Dani vers son oncle, et Nis vers sa maitresse.
- « Tu as bien travaillé, Nis ! Tu as joué intelligemment ta mission. » Félicite Siata.
- « Oui, tu es le meilleur, Nis ! » Ajoute Mano.
Dani demande comment ses compagnons ont fait pour ligoter ces crétins gardiens monstres.
- « Très simple et facile ! La magie de Siata ! » Répond Mano puis fait face à elle. – « Tu es la meilleure compagne que nous n’avons eue, Nous sommes fiers de toi. »
Siata sourit et prend finalement Nis dans ses mains. Dani tire de sa poche, le papier qu’il a ramassé au cours de la route et le tend à son oncle.
- « Qu’est-ce que c’est ? » Demande son oncle.
« Je n’ai aucune idée ! » Répond le gamin.
Ils se rapprochent de Siata et le lui montrent.
- « Ouvre-le ! » Ordonne-t-elle.
Mano déplie le papier : La carte de l’ÎLE DE LA MAGIE. Toutes les informations y figurent. Il n’y a plus qu’à se servir, la découverte est bien partie.